L’Image de la femme orientale dans Léon l’Africain d’Amin Maalouf : entre mémoire, politique, religion et… vengeance !Image of the oriental woman in Leon the African by Amin Maalouf: between memory, politics, religion and ... revenge!
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L’Image de la femme orientale dans Léon l’Africain d’Amin Maalouf : entre mémoire, politique, religion et… vengeance !
Image of the oriental woman in Leon the African by Amin Maalouf: between memory, politics, religion and ... revenge!
p p 356-365
Date de réception : 2019-05-14 Date d’acceptation : 2020-11-11

Djellal Eddine Semaane
  • resume:Ar
  • resume
  • Abstract
  • Auteurs
  • TEXTE INTEGRAL
  • Bibliographie

تهدف هذه الورقة إلى دراسة أولى روايات الكاتب الفرنكو-لبناني أمين معلوف، ليون الإفريقي (1986). حاولنا أن نرى من خلالها كيف يتمّثل المرأة المشرقية – وبخاصة المرأة المسلمة – وكيف ينظر إليها هذا الكاتب المشرقي المسيحي والمشبّع بثقافة وتربية جدّ متأثرة بالقيّم الغربية. المقاربة الوصفية للرواية واستعانتنا بترسانة أدوات علم الصّورية مكنتنا من ملاحظة الموضوعية التي حلّل بها معلوف صورة المرأة وخاصة علاقتها مع الذاكرة، دورها السياسي بالإضافة إلى علاقتها مع الدين من خلال مسألة الحجاب. الثابت في كل هذه العلاقات هو: الانتقام. 

الكلمات المفاتيح: ليون الإفريقي، أمين معلوف، تمّثل، الشرق، المرأة 

La présente contribution se propose d’étudier le tout premier roman de l’écrivain franco-libanais Amin Maalouf, Léon l’Africain (1986), tout en tâchant d’y voir comment la femme orientale, en particulier la musulmane, est représentée et comment elle est vue par un écrivain oriental, de religion chrétienne, d’une culture et d’une éducation très marquées par les valeurs occidentales. Une approche descriptive du roman ainsi qu’un recours aux outils de l’imagologie nous ont permis de constater l’objectivité avec laquelle Amin Maalouf a abordé le thème de la femme, notamment dans son lien avec la mémoire de la société, son rôle dans la politique ainsi que ses rapports à la religion à travers la question du voile. Une constante revient dans toutes ces relations : la vengeance.

Mots-clés :Léon l’Africain, Amin Maalouf, Représentation, Orient, Femme

The present contribution aims to study the first novel written by the French-Lebanese writer Amin Maalouf, Léon l’Africain (1986), by trying to see how the oriental woman, in particular the Muslim one, is represented and how she is seen by a Christian oriental writer, known for his marked influence by Western culture and education. The use of a descriptive approach as well as the tools of imagology enables us to note the objectivity with which Amin Maalouf approched the theme ofthe woman; in particular, her link with the memory of society, her role in politics as well as her relationship to religion (the question of veil). The study concludes that the constant aspect in all these relationships is revenge.

Keywords:Léon l’Africain, Amin Maalouf, Representation, Orient, Woman

Introduction

Dans un entretien accordé au magazine Club-Internet à l’occasion du 8mars 2000, Journée Internationale de la femme, « des droits des femmes » nuanceront certains, Amin Maalouf déclare que « l’évolution d’une société [ne] peut se mesurer [qu’] à la place qu’y occupent les femmes ». (Bougenot, 2000, http://www.aucoindesmots.fr/wp-content/uploads/2014/02/interview-maalouf2.pdf). Même s’il ne réaliserait pas d’où lui venait cette sensibilité à la question de la gente féminine et même s’il n’a jamais écrit un roman dont le personnage principal (et qui dit « je ») est une femme – un exercice qu’il trouve assez difficile pour un homme – (Idem), Maalouf est réputé être l’un des grands défenseurs de leurs droits1, la preuve en est que tous ses récits pullulent de figures féminines qui, malgré leur statut de personnages secondaires, sont au centre des intrigues et jouent des rôles cruciaux dans le développement de l’histoire narrée et de l’Histoire tout court.

La présente contribution se propose d’étudier le tout premier roman d’Amin Maalouf, Léon l’Africain, paru en 1986, tout en tâchant d’y voir, justement, comment la femme orientale, en particulier la musulmane, est représentée et comment elle est vue par un écrivain oriental chrétien, d’une culture et d’une éducation très marquées par les valeurs occidentales, disons universelles. Pour ce faire, une approche descriptive du roman s’impose tout en faisant appel à l’imagologie.

Puisqu’une bonne partie du roman raconte l’histoire de la chute de Grenade et des premières années de Léon l’Africain à Fès, au Maroc (histoire se déroulant géographiquement en Occident et au Nord de l’Afrique), il s’avère important de signaler ici que nous entendons par « Orient » les deux aires culturelles et religieuses plutôt que l’aire géographique, étant donné que la plupart des définitions dudit terme désignent habituellement les pays du Moyen-Orient et n’incluent que rarement l’Andalousie ou le Nord de l’Afrique. En effet, « l’Orient » peut aussi relever de « l’Orient musulman » si nous nous référons à la définition de Edward Saïd qui le situe dans cette « région où l’Europe a créé les plus vastes, les plus riches et les plus anciennes de ses colonies, la source de ses civilisations et de ses langues. » (Saïd, 1980, 14).  À propos de l’Andalousie, nous pouvons parler d’un « pan-Orient» (Dakroub, 2010), terme utilisé par Fida Dakroub – un spécialiste d’Amin Maalouf – par lequel il désigne cette volonté de notre écrivain de reconnaitre à cet espace Européen son appartenance géographique et de lui restituer sa culture de veine orientale, voire asiatique.

Parmi les personnages féminins du récit, nous avons choisi de mettre la lumière sur trois d’entre eux : Salma la Horra, la mère de Hassan, Fatima, la mère de Boabdil et Mariam, la demi-sœur de Hassan. Notre choix est à l’évidence subjectif car, en lisant le roman, en lecteur lambda nous avons pris acte – à notre sens – et des rôles déterminants que jouent les deux premières femmes, et de la dimension de la troisième. On constatera particulièrement une certaine évolution chez Salma : de la soumission aux hommes, elle passe à la volonté sinon de domination, du moins de (re)valorisation à l’égard notamment de son époux. Pour ce qui est de Fatima, elle est dès le départ une femme intelligente et qui refuse de se plier à ce regard misogyne et réducteur que lui porte l’Homme. Quant à Mariam, elle incarne la faiblesse d’une sœur et l’injustice que subit la jeune fille.

Nous allons donc effectuer, en premier lieu, une lecture descriptive des trois personnages féminins afin de voir comment ils sont peints par A. Maalouf. Dans un second temps, nous aborderons également le thème du voile qui est assez présent tout au long du récit et qui donne une certaine idée du rapport Femme/Religion islamique vu par A. Maalouf.

 

 

 

I. 1. Salma la Horra : gardienne d’une mémoire collective

I. 1. a.  Libre mais… soumise !

Léon l’Africain est une autobiographie imaginaire écrite sous forme d’une longue lettre d’un père destinée à son fils. Le premier chapitre du roman a pour titre : L’année de Salma la Horra (la libre) (Maalouf, 1986, 15), un titre avant-coureur révélateur de la place privilégiée qu’occupera la femme, non seulement dans ce roman mais dans toutes les œuvres ultérieures d’Amin Maalouf.

Salma est la mère de Hassan, le personnage principal (surnommé Léon l’Africain bien des années après), et c’est surtout à travers sa voix narrative que l’on découvre l’ambiance régnant à l’intérieur des foyers des musulmans de l’Andalousie lors des dernières années de son existence. Aussi, pouvons-nous parler d’elle comme gardienne de cette « mémoire collective »2et comme canal via lequel se transmet le récit d’une nation et d’un peuple. « Ma mère n’était plus la même quand elle parlait de la chute de notre ville ; elle avait pour ce drame une voix, un regard, des mots, des larmes que je ne lui connaissais en aucune autre circonstance » (Maalouf, 1986, 50), remarquait Hassan.

De fait, une « mémoire collective » est définie dans le Dictionnaire culturel en langue française comme étant : 

« Un phénomène social parce que c’est dans la société que l’être humain acquiert ses souvenirs. Les souvenirs sont ceux d’expérience, de sociabilité, à ce titre partagés par plusieurs, prenant sens au sein de groupes, de communautés. (...) Ainsi, parce que l’individu se construit par ses relations aux autres, sa mémoire n’est pas une tour d’ivoire imprenable, mais s’insère dans ces réseaux et ces tissus. C’est en ce sens très précis que l’on peut parler de "mémoire collective". » (Rey, 2005, 522)

Même si d’autres personnages (l’oncle maternel et le père, donc des figures masculines) prennent de temps en temps la parole pour relater à Hassan, encore enfant, l’histoire de l’agonie de sa ville natale, c’est plutôt sa mère, Salma, qui lui relate la grande partie de ce récit. C’est une sorte de « Shéhérazade »3qui s’attelle à accomplir une mission longtemps réservée aux femmes orientales : raconter des histoires, préserver l’héritage oral de la société en le transmettant d’une génération à une autre.

C’est à travers Salma également que l’écrivain tente de nous donner l’image d’une certaine catégorie de femmes orientales de cette époque : un mélange de douleur mais aussi de courage ; des soumises mais aussi des rebelles ; des femmes effacées mais également des figures de proue qui sont au cœur des plus grandes décisions.

Au début du récit, nous avons affaire à une femme qui n’est promise à l’existence qu’à travers le masculin : son époux et a fortiori son fils :

« Sa joie exubérante n’avait toutefois ni la profondeur ni l’intensité de celle de Salma qui, en dépit de ses douleurs persistantes et de son extrême faiblesse, se sentait naître une seconde fois par ma venue au monde, car ma naissance faisait d’elle la première des femmes de la maison et lui attachait les faveurs de mon père pour de longues années à venir. » (Maalouf, 1986, 15)

Salma est la première femme de Mohamed et, puisqu’elle a tardé à lui donner un enfant, il a décidé de prendre une esclave, « une belle chrétienne aux cheveux noirs tressés, achetée à un soldat qui l’avait capturée lors d’une razzia aux environs de Murcie. » (Idem, 16) Paradoxalement et ironiquement, vu les privilèges dont bénéficient les esclaves à cette époque, Salma a l’impression que c’est elle qui est plutôt esclave et déclare : « Pour nous, femmes de Grenade, la liberté est un esclavage sournois, l’esclavage une subtile liberté » (ibidem, 16).

Cette citation résume – judicieusement – l’emprisonnement qu’ont dû subir les femmes de son temps, répondant à l’autorité de leur père, frère et époux ; une autorité dont la source est leurs propres interprétations de ce que l’islam leur destine, interprétations erronées de certains versets et préceptes religieux en rapport avec les femmes. L’un des promoteurs de cette interprétation dans ce roman est un certain cheikh du nom d’Astaghfirullah (Cf. Infra).

Dans Le Livre de Grenade, la première des quatre parties du roman, Salma incarne le modèle de la femme non seulement soumise mais qui se conforme sans peine à cet assujettissement ; elle est entièrement livrée à son sort et à la domination masculine. Obéissante outre mesure, elle est aussi le prototype du premier ennemi de la femme qui n’est pas l’homme mais… la femme elle-même.

En voyant la déception de son époux ayant appris que son esclave lui a donné une fille, elle lui dit : « Moi, je ne te décevrai pas! » (Ibid., 19) Car elle savait, grâce aux prédictions de Sarah-la-bariolée, qu’elle portait un garçon. Ces propos peuvent aussi être une allusion au verset coranique qui décrit la réaction de l’homme arabe pendant la période antéislamique (El-jahiliya, l’âge de l’ignorance), au moment où on lui annonce la naissance d’une fille : on lit dans le Coran que « lorsqu’on annonce à l’un d’entre eux la bonne nouvelle (de la naissance) d’une fille, son visage noircit et il suffoque (de colère) ». (Sourate 16, verset 58).

Les propos de Salma ne sont que la confirmation de cette inimitié entre femmes, qui se manifeste, à peu d’exceptions près, dans le conflit légendaire entre la belle-mère et la belle-fille, la fille et sa mère et qui se traduit aussi par cette préférence assumée d’une mère pour ses garçons au détriment de ses filles. Pour Amin Maalouf, cette hostilité entre femmes « s’explique de diverses manières. Parfois, on cherche à éviter à ses filles les problèmes qu’elles devraient affronter si jamais elles s’écartaient des attitudes traditionnelles. Parfois, les raisons sont plus sordides : "puisque j’ai souffert, elles aussi doivent souffrir…"» (Bougenot, 2000)

Partageant désormais son mari avec une autre, elle n’affiche -aux premiers temps- que soumission et résignation. Bien mieux, résignée, elle s’accommode de la situation. Elle dit :

« Une épouse sage cherche à être la première des femmes de son mari, car il est illusoire de vouloir être la seule." Et d’ajouter, faussement enjouée : "Quoi qu’on en dise, être épouse unique n’est pas plus agréable que d’être enfant unique. On travaille plus, on s’ennuie plus et on supporte seule les humeurs et les exigences de l’homme. Il est vrai qu’il y a la jalousie, les intrigues, les disputes, mais au moins cela se passe-t-il à la maison, car, dès que le mari se met à chercher ses joies à l’extérieur, il est perdu pour toutes ses femmes. »(Maalouf, 1986, 75-76).

Puis un incident survient et chamboule la vie de Salma. La femme devient source de honte et de castration symbolique pour Mohamed, son époux. En effet, humilié devant les Grenadins dans un marché par un soldat chrétien (le frère de Warda, sa sa seconde épouse), il fut contraint de la libérer. Vu l’amour passionné qu’il éprouvait pour elle, il perdit tous ses repères et il n’eut qu’une seule idée en tête : la récupérer. Cette obsession fait de lui un nouvel être, chose qui n’est pas sans conséquences sur sa première épouse, Salma. En effet, cette dernière voit dans le nouveau délire de son mari une humiliation pour elle aussi et son abandon total. Intolérable ! C’est alors qu’elle décide de faire de son mieux pour le reconquérir, quitte à faire usage des plus abominables manières : la sorcellerie.

I.2. b. Superstition et sorcellerie

Dans la deuxième partie du roman, Le livre de Fès, Salma doit gérer la nouvelle situation de son mari qui a du mal à s’y adapter, plus triste par la perte de Warda que par la perte de sa ville natale et de sa notabilité. « Ces obsessions qui le faisaient agir contre toute sagesse laissaient supposer que Mohamed était sous l’effet d’un enchantement. Elle tenait à l’en délivrer, même si elle devait consulter un à un tous les devins de Fès. » (Ibid., 100)

Son fils, Hassan, découvre l’énorme souffrance de sa maman qui n’en peut plus et qui a décidé de récupérer son époux vaille que vaille et en ne lésinant sur aucun moyen. Nous assistons donc à un changement radical du comportement de Salma qui, en compagnie toujours de sa fidèle amie juive retrouvée à Fès, fait le tour des devineresses de la ville en quête de la solution miracle capable de lui rendre son époux ainsi que leur dignité. Malheureusement pour elle, cet acharnement, assimilé à une sorte de rébellion, va la mener à sa perte à son tour : en essayant un soir de verser un élixir sur son mari dormant chez Warda, il se réveille et il la répudie séance tenante.

À travers ce récit, le personnage de Salma n’échappe pas à cette étiquette collée – non sans raison – à la femme en général, orientale en particulier : sa croyance démesurée en la superstition et en la sorcellerie. Héritant elle-même de cette croyance de sa propre mère qui « avait accroché à [ses] habits deux amulettes identiques, l’une apparente, l’autre cachée, pour ne prendre aucun risque avec le mauvais sort » (Ibid., 21), Salma reconnait le caractère illicite de ces pratiques. En effet, en racontant à Hassan l’histoire de ces que sa mère lui avait accrochées, elle implore Dieu pour qu’il lui pardonne son geste (« […] ta grand-mère – Dieu lui pardonne ! – avait accroché [deux amulettes …] ». Une interdiction, voire un péché que dénonce même Hassan qui, cherchant à justifier de telles pratiques, évoquait la faiblesse de l’être humain, notamment les femmes, une faiblesse qui les pousse à ce recours récurrent à des rituels irrationnels mais qui leur procure un sentiment de sureté et de protection :   

« Les gens pieux trouvent ces croyances et ces pratiques contraires à la religion, pourtant leurs propres enfants portent souvent des amulettes, car ces hommes de bien parviennent rarement à raisonner leurs femmes ou leur mère. Moi-même, pourquoi le nier ? jamais je ne me suis séparé du bout de jais que Sarah a vendu à Salma la veille de mon premier anniversaire, et sur lequel sont tracés des signes cabalistiques que je n’ai pu déchiffrer. Je ne crois cette amulette investie d’aucun pouvoir magique, mais l’homme est si vulnérable face au Destin qu’il ne peut que s’attacher à des objets enveloppés de mystère. Dieu, qui m’a créé faible, me reprochera-t-Il un jour ma faiblesse ? »(Ibid., 39)

Nous pouvons donc dire qu’au début, le malheur de Mohamed était, sinon bénéfique, du moins déclencheur d’une certaine conscience chez Salma. Il provoque chez elle un changement dans son attitude et elle élaborera progressivement des comportements libérateurs, peu importent pour elle les manières car seule la fin et la concrétisation de son objectif comptaient. Malheureusement pour elle, cet éveil finira par causer son divorce parce qu’elle n’a pas su gérer son élan et choisir l’outil et le moment opportuns pour secourir et sauver son mari.  

Il serait cependant légitime de poser cette question : est-ce que la volonté de Salma de récupérer son mari est vraiment une quête de sa propre valorisation et de sauvetage de son mari ou serait-ce tout simplement une vengeance contre la seconde épouse, et donc une autre manifestation de l’inimitié entre femmes dont parle Amin Maalouf ?

I.2. Fatima, la mère de Boabdil : le rêve d’un matriarcat libéral.

« Tu pleures comme une femme un royaume que tu n’as pas su défendre comme un homme.»(Maalouf, 1986, 66)

Cette citation très célèbre dans le monde arabo-musulman est attribuée à Fatima, la mère du dernier sultan de Grenade. Si elle résume la responsabilité de son fils dans la chute du dernier bastion des musulmans de l’Andalousie, elle reflète aussi le sentiment que Fatima a dû éprouver à ce moment-là : celui, d’une part, de déception et, de l’autre, de responsabilité - étant la personne qui avait été derrière l’accès de Boabdil au trône.

Placée par son mari en résidence forcée dans la tour de Comares en compagnie de ses deux fils, Mohamed (dit Bouabdillah ou Boabdil) et Youssef, Fatima va réussir à s’enfuir et à les faire fuir. Elle, de même que Sarah-la-bariolée, représentent la femme rusée et combattive, manœuvrant par tous les moyens afin de défendre sa place et surtout de défier le joug masculin qui pèse lourdement sur sa vie et de s’imposer à lui. Fatima pousse son fils au parricide afin de récupérer le pouvoir. Elle le fait non par amour du pouvoir, mais par vengeance contre son mari le roi Abou al-Hassan Ali qui l’a délaissée et lui a préférée sa nouvelle épouse, Isabelle de Solis, la chrétienne.

« […] Fille de sultan, épouse de sultan, mère de sultan, Fatima était pétrie de politique et d’intrigues, bien plus que Boabdil qui se serait contenté volontiers d’une vie de plaisir sans ambition et sans risque. C’est elle qui avait poussé son fils vers le pouvoir, afin qu’il détrône son propre époux Abou-l-Hassan, coupable de l’avoir délaissée en faveur de la belle captive chrétienne Soraya. C’est Fatima qui avait fait fuir Boabdil de la tour de Comares et organisé dans le détail sa rébellion contre le vieux monarque. C’est elle qui avait ainsi évincé la concubine et écarté à jamais du pouvoir les jeunes enfants de celle-ci. »(Ibid., 66)

C’est donc la vengeance, encore une fois, qui constituerait le moteur principal derrière les (ré) actions de la femme orientale. Néanmoins, et contrairement à ce qui est répandu à propos de cette dernière (sa soumission totale et son rôle insignifiant, voire inexistant, dans la vie de sa société, notamment les choses d’ordre politique), Amin Maalouf, à travers la figure de Fatima, démentit ce cliché et nous offre un exemple d’une femme dont l’influence est considérable dans la gestion des affaires de l’État et en particulier la désignation des rois et des princes. Cette aura est résumée par une phrase qu’on lira dans un autre roman du même écrivain, Samarcande : « Chez nous, ce sont les hommes qui font la guerre, mais ce sont les femmes qui leur disent contre qui se battre. » (Maalouf, 2000, 144.)

 

I.3. Mariam, invisibilité et infortune

Demi-sœur du personnage principal, Mariam est de ce genre de figures fictionnelles qui nous marquent profondément et qu’il est difficile, voire impossible d’oublier.

« Mon père la regarda à peine. » (Maalouf, 1986, 19) C’est la phrase qui vient juste après celle qui annonce sa naissance et elle en dit long sur le destin qui l’attend, un destin marqué par l’oppression masculine mais surtout par une indifférence quasiment totale à son égard, faisant d’elle une créature invisible. Cette indifférence est ressentie dès les premières pages du texte où elle n’est évoquée que très rarement, contrairement à son frère et aux autres personnages. Le lecteur ne sait rien d’elle, ni de son éducation ni de son quotidien d’enfant, fille d’une esclave. Les rares fois où elle est mentionnée avant qu’elle devienne un personnage important – malgré elle – dans le récit, elle est décrite comme une sorte de fardeau : « […] ma sœur Mariam également au bras de sa mère » (Ibid., 73) ; « tenant Mariam d’une main et moi de l’autre » (Ibid., 73) ; « que nous aurions tous eu du mal à la reconnaître si Mariam n’avait été dans ses bras » (Ibid., 89).

Après la chute de Grenade et l’exil forcé, Hassan et des siens arrivent à Fès avec l’intention de s’installer chez son oncle maternel, Abou-Marwan. Mais, dès que ce dernier aperçoit la seconde épouse de son beau-frère, il détourne son regard ; son visage s’assombrit tel que « Mariam elle-même, adorable fillette joufflue et souriante, n’eut pas droit à la moindre caresse. » (Ibid., 122). Ce geste de la part de l’oncle de Hassan va engendrer une séparation entre le frère et la sœur, une séparation qui n’est pas sans impact sur leur rapport fraternel :

« Ma sœur Mariam avait grandi à mon insu. Deux longues séparations avaient fait d’elle une étrangère. Nous n’avions plus le même toit, nous n’avions plus les mêmes jeux. Lorsque je la croisais, nos paroles n’étaient plus complices, nos regards n’étaient pas entendus. Il a fallu qu’elle m’appelle cette année-là du haut d’une mule pour que je la voie à nouveau, pour que je la contemple, pour que je me souvienne de la petite fille que j’aimais et battais jusqu’aux larmes. » (Ibid., 133)

En effet, c’est lors d’une tournée dans l’arrière-pays, organisée par le père de Hassan et à laquelle sont conviées Warda et Mariam, qu’ils vont, enfin, se retrouver après un long éloignement causé par la faute des adultes. Mariam y voit une occasion idéale pour discuter longuement avec son (demi) frère, lui parler de ses angoisses et d’un futur dont son intuition de femme la met en garde. Commence alors une conversation des plus touchantes entre une jeune fille fragile et pusillanime et un garçon attentionné et protecteur.

Bien qu’elle soit longue, nous reproduisons cette discussion car elle symbolise et reflète les rapports plutôt dominants dans les pays arabo-musulmans entre le frère et sa (demi) sœur :

« […]

-   Ton oncle te chérit comme si tu étais son fils, n’est-ce pas ? […] « Quand j’aurai des enfants, les aimeras-tu comme il t’aime ?"

-    Bien sûr", dis-je. […]

-   "Quand j’aurai des enfants, les aimeras-tu ?"

J’aurais dû être agacé, mais je souris, car je me rappelai toujours la façon qu’elle avait, dès l’âge d’un an, de réclamer le même jouet trois, quatre, dix fois sans répit et sur le même ton.

"Bien sûr que je les aimerai. […]

-   Viendras-tu souvent chez elle ? Lui demanderas-tu si elle va bien ? Écouteras-tu ses chagrins ?

-   Oui, Mariam, oui ! "[…]

-   "Mais pourquoi ne me parles-tu jamais ? Pourquoi ne viens-tu pas me demander si je pleure la nuit ? De tous les autres hommes, mon devoir est d’avoir peur. De mon père aujourd’hui, de mon mari demain, de tous ceux qui ne sont pas mes proches et dont je dois me cacher. "

Elle lâcha bride, sa mule repartit au petit trot. Je me hâtai pour rester à ses côtés. Je ne lui parlais toujours pas, mais, étrange sensation, j’avais peur pour elle, je l’enveloppais de mes yeux avec une affection soudaine. Il me semblait qu’un danger la guettait. »(Ibid., 134-135)

L’intuition de Mariam ne sera pas démentie. Après des années d’oubli et de négligence, son père se rappelle de son existence mais non par acquis de conscience ou pour la bonne cause. Son avidité et son désir de construire une grande fortune vont le pousser à s’allier avec un homme retors et connu pour l’origine douteuse de sa richesse : Zerouali. « "Pour sceller l’accord, poursuivit le Zerouali, quoi de mieux qu’une alliance de sang ? N’as-tu pas une fille à marier ?" Séance tenante, Mohamed promit à son bailleur de fonds la main de Mariam. » (Ibid., 140).

 Quatre fois plus âgé que Mariam, il devient son fiancé malgré le refus de la concernée (un non qui, bien sûr, ne sera pas pris en considération) ainsi que celui de son frère, Hassan. Sauf que ce dernier persévère et, malgré ses treize ans, déclare la guerre contre cette injustice – secondé en cela par son ami de toujours Haroun-le-Furet –. Ils multiplièrent les contacts et les manœuvres et ils réussirent à annuler ce mariage.

Mais les choses ne vont pas s’arrêter là car la méchanceté du Zerouali n’a pas de limites : pour se venger de Mariam et de son frère, il répand la rumeur selon laquelle son ex-fiancée est lépreuse. Moyennant un pot-de-vin, le cheikh du Quartier des lépreux y interne de force Mariam bien qu’elle ne soit aucunement atteinte par ce « mal ». Hassan, toujours en compagnie de son fidèle ami, est obligé de déclarer une autre guerre afin de faire sortir sa demi-sœur de cet asile. Les choses vont s’avérer très compliquées et Mariam passera beaucoup plus de temps que prévu en compagnie de vraies lépreuses. Jusqu’au jour où Haroun décide de la prendre comme épouse, de monter une stratégie pour la faire évader et de quitter la ville vers les Montagnes. Bien des années plus tard, Haroun et Mariam prennent leur vengeance de Zerouali en le tuant et l’enterrant.

Cette vengeance constitue un nouveau départ dans la vie de Mariam. En aidant son époux à tuer Zerouali, c’est aussi l’image de son père qu’elle tue. C’est de ces années d’oppression paternelle qu’elle se libérait, réussissant ainsi à s’en émanciper et à profiter pleinement de sa vie. 

II. Le voile

Cité exactement vingt-quatre fois tout au long du roman, le mot voile y est associé, évidemment, à celui de femme. Dès qu’elle est mentionnée, Amin Maalouf tient à signaler si elle porte son voile ou non parce qu’il est conscient et de l’importance que recouvre cet élément vestimentaire chez les musulmans (mais aussi chez les chrétiens à cette époque) et, surtout, de la polémique qu’il suscite quant à son obligation ou son caractère optionnel.

Le cheikh Astaghfirullah, l’un des personnages principaux de la première partie du roman, est une personnification de l’un des courants religieux les plus importants en islam : le fondamentalisme. Par le biais de ce personnage, l’écrivain brosse au lecteur, en particulier occidental, le portrait de l’une des interprétations de la religion musulmane, celle marquée par une intransigeance et une manière d’agir des plus sévères.

La victime indiquée de cette intransigeance n’est autre que la femme. Ainsi, pour Astaghfirullah, c’est le relâchement religieux de cette dernière qui est à l’origine de la chute de la ville (sic) ; notamment sa négligence du port du voile, un élément plus qu’obligatoire selon sa vision fondamentaliste.

« Oui, frères croyants, ces choses se passent dans votre ville, sous vos yeux, et vous ne réagissez pas, comme si Dieu ne vous attendait pas au jour du Jugement pour vous demander des comptes. Comme si Dieu allait vous soutenir contre vos ennemis quand vous laissez bafouer Sa parole et celle de Son Messager, Dieu le gratifie de Sa prière et de Son salut ! Quand, dans les rues grouillantes de votre ville, des femmes se promènent sans voile, offrant leur face et leur chevelure aux regards concupiscents de centaines d’hommes qui ne sont pas tous, je suppose, leur mari, leur père, leurs fils ou leurs frères. Pourquoi Dieu préserverait-Il Grenade des dangers qui la menacent […] »(Ibid., 42)

Nombreux sont les hommes qui sont d’avis avec le cheikh : même les femmes, dans une proportion moindre partagent ses idées rétrogrades.

Consciemment ou inconsciemment, le voile est devenu pour elles une obsession tellement il est constamment omniprésent dans la vie des gens : « Bien qu’aucun homme ne fût en vue, elle avait jeté sur son visage un voile blanc qu’elle n’enleva qu’après avoir verrouillé la porte derrière moi », raconte Salma à propos d’une femme qui est venue l’aider lors du déluge qu’a connu la ville de Grenade.

Cependant, en plus de sa fonction première, à savoir la couverture des cheveux des femmes, le voile sert aussi à autre chose. Au moment de traverser clandestinement la Méditerranée pour quitter Grenade, Warda a porté « des voiles si sombres » (Ibid., 89) rien que pour passer inaperçue, car, étant chrétienne, elle en est dispensée. Bien des pages plus loin, Maalouf citera également l’une des raisons qui poussent les femmes à porter le voile, plus par le choix de se soumettre à un seul homme que par conviction religieuse, et cela à travers un dialogue entre le protagoniste et son amante :

« Je ne m’attendais pas à te voir voilée. Sans l’âne, je ne t’aurais pas reconnue.

-   C’est bien pour ne pas être reconnue que je suis voilée. Nous sommes ensemble, dans la rue, au milieu d’une foule curieuse et bavarde, et nul ne se rend compte que je ne suis pas ta femme. » Et d’ajouter, taquine : « J’enlève le voile si je veux plaire à tous les hommes ; je le porte si je ne veux plaire qu’à un seul.

-   Désormais, je détesterai que ton visage soit découvert.

-   Ne voudras-tu jamais le contempler ? »(Ibid., 247)

Quant à l’avis personnel d’Amin Maalouf à propos du voile, c’est plutôt dans son essai Les identités meurtrières que nous pouvons le découvrir. Il y déclare qu’il est contre et qu’il y voit un comportement passéiste et rétrograde.

« Mais pour en revenir un instant au port dudit ‘voile’, je ne doute pas qu’il s’agit d’un comportement passéiste et rétrograde. Je pourrais longuement dire pourquoi je vois les choses ainsi, à la lumière de mes convictions, et en rappelant divers épisodes de l’histoire du monde arabo-musulman, et du long combat de ses femmes pour l’émancipation. »(Maalouf, 1998, 54)

À travers ce roman, nous découvrons également que jusqu’au Moyen-Âge, le voile n’était pas uniquement l’affaire des musulmanes, car même les juives et les chrétiennes le portaient, en particulier en la présence d’un étranger. Au moment où Salma et Sarah discutaient et, entendant les pas de Mohamed qui venait de rentrer, « Sarah se couvrait précipitamment la tête et le visage » (Maalouf, 1986, 60). C’est le cas aussi de Warda la chrétienne qui est voilée lors de sa rencontre inattendue avec son frère Juan. « Un jeune soldat moustachu s’était arrêté […] cherchant non sans mal à identifier la femme voilée qui venait de l’interpeller ainsi. […] – Juan, je suis Esméralda, ta sœur ! En prononçant ces mots, elle dégagea son bras droit du poing serré de Mohamed et souleva légèrement son voile. » (Ibid., 73).

Conclusion

Léon l’Africain marque le début d’une carrière scripturaire qui continue toujours et à travers laquelle Amin Maalouf confirme, d’une œuvre à l’autre, sa volonté, entre autres, de comprendre et de faire comprendre à ses lecteurs les autres cultures – notamment musulmane – et cela à des fins de coexistence et d’élargissement des horizons.

Il s’inscrit dans un certain humanisme, celui d’Edward Saïd et de William Blake cherchant « à briser les chaines de notre esprit afin d’utiliser celui-ci à une réflexion historique et raisonnée. » (Saïd, 2003, page V). Il tente de déconstruire cette relation éminemment complexe entre l’Orient et l’Occident en offrant aux lecteurs l’Orient d’un oriental, « dépourvu de cette description occidentale héritée des chansons de geste qui le décrit à travers le prisme d’un double stéréotype : la barbarie et la violence guerrière » (Makhlouf, 2014, 7).

Fidèle à cette objectivité qui a caractérisé son premier livre, Les Croisades vues par les arabes (1983) (et qui caractérisera tous ses livres ultérieurs), Amin Maalouf dresse, dans Léon l’Africain, différents tableaux des figures féminines vivant dans le monde arabo-musulman de la fin du XVème et du début du XVIème siècle.

Contrairement à ce qu’avancent certains critiques musulmanes (qui se fondent sur la religion chrétienne de l’écrivain pour le taxer de simple reproducteur des clichés et des stéréotypes relatifs à l’Orient4), la lecture attentive de Léon l’Africain prouve l’impartialité et l’objectivité avec lesquelles Amin Maalouf décrit la société musulmane. Cela prouve aussi que ce roman, ainsi que toutes ses œuvres, sont destiné à tordre le cou aux idées reçues sur l’Orient. Toutes les catégories féminines (et sociales) ont voix au chapitre et elles interviennent toutes dans son récit pour exprimer leurs opinions, aussi opposées les unes aux autres. Le seul juge interpellé par le roman est le lecteur et à lui seul revient cette tâche de considérer les positions et d’apprécier les postures. Quant à la religion, Maalouf trouve que toutes les religions, du moins tous les discours religieux, à des degrés différents, sont dans l’obligation absolue de se soumettre à un examen de conscience par rapport au rôle de la femme et « à la place qu’elles ont donnée aux femmes et à la complaisance qu’elles ont constamment montrée à l’égard de ceux qui veulent la réduire et l’asservir. » (Bougenot, Op. Cit.)

Références

1.« J’accuse les massacreurs des femmes », article dans Le Nouvel Observateur, cité dans l’entretien «L'évolution d'une société… »

2.« C’est dans l’ouvrage de Maurice Halbwachs [La mémoire collective, Paris, PUF, 1950] qu’ont apparu, pour la première fois, les mots "mémoire collectives". Halbwachs reconnait qu’il existe deux formes de mémoires, "des mémoires individuelles" et "des mémoires collectives". Ce qui fait l’originalité de la pensée de Halbwachs est l’importance qu’il attribue à la participation de l’individu à la vie de son groupe. Selon Halbwachs, l’individu construit sa mémoire en fonction de son contact avec des groupes, car c’est dans le contact avec le groupe que l’individu fixe ses souvenirs. » Cité par Catherine Ann Bagot, L’Autre côté : la mémoire collective dans trois romans d’Amin Maalouf. Thesis submitted for the degree of Master of Arts, School of Humanities, University of Adelaide, May 2009, p. 18.

3.Voir par exemple : Sami Zaki, H. (2001). Schéhérazade, figure de la femme orientale. Tangence, (65), 99–114. https://doi.org/10.7202/008233ar

4.Voir par exemple : براهيم بوخالفة، أطياف الاستشراق، تشكلات الآخر في روايات أمين معلوف، القاهرة، رؤية للنشر والتوزيع، 2018

 

Bibliographie

1. Belarbi, Aïcha (Dir). (1998), Femmes et Islam, Éditions Le Fennec, Casablanca.

2.Bagotm Catherine Ann. (2009) « L’Autre côté : la mémoire collective dans trois romans d’Amin Maalouf »,Thesis submitted for the degree of Master of Arts, School of Humanities, University of Adelaide, Adelaide, Australia.

3.Coran. Sourate 16, verset 58.

4.Dakroub, Fida. (2010), « Amin Maalouf et le pan-orientalisme : Écriture et construction identitaire dans le roman historique d’Amin Maalouf », Littératures, The University of Western Ontario, Ontario, Canada.

5.Bougenot, Françoise. (2000), Entretien : « L'évolution d'une société peut se mesurer à la place qu'y occupent les femmes », http://www.aucoindesmots.fr/wp-content/uploads/2014/02/interview-maalouf2.pdf

6.Lazard, Madeleine. (1985), Images littéraires de la femme à la renaissance, PUF, Paris.

7.Maalouf, Amin. (1998), Léon l’Africain, Casbah édition, Alger [© JC Lattès 1986].

8. Maalouf, Amin. (2000), Samarcande, Casbah Éditions, Alger [© JC Lattès 1988].

9. Maalouf, Amin. (1998), Les Identités meurtrières, Grasset, Paris.

10.Makhlouf, Georgia. (2014), Le goût de l’Orient, textes choisis, Mercure de France, Paris.

11. Rey, Alain (dir). (2005), Dictionnaire culturel en langue française, Tome 3, Dictionnaire Le Robert, Paris.

12.Saïd, Edward. (1980), L’Orientalisme, Seuil, Paris.

13. Sami Zaki, H. (2001), « Schéhérazade, figure de la femme orientale », in : Tangence, (65), 99–114. https://doi.org/10.7202/008233ar

14.بوخالفة، براهيم. (2018)، أطياف الاستشراق، تشكلات الآخر في روايات أمين معلوف، رؤية للنشر والتوزيع، القاهرة.

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Djellal Eddine Semaane, «L’Image de la femme orientale dans Léon l’Africain d’Amin Maalouf : entre mémoire, politique, religion et… vengeance !»

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Papier : p p 356-365,
Date Publication Sur Papier : 2021-03-08,
Date Pulication Electronique : 2021-03-08,
mis a jour le : 08/03/2021,
URL : https://revues.univ-setif2.dz:443/revue/index.php?id=8145.