Fonction enseignante et pédagogie par objectifs
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N°01 Avril 2004


Fonction enseignante et pédagogie par objectifs

ppfr : 55 - 66

Toufik Samai
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يتوجه محتوى المقال نحو تحليل ثلاثة متغيرات أساسية، تتداخل فيما بينها، تشترطها الممارسة المعاصرة لمهنة التعليم، و هذه المتغيرات هي التالي: الوقائع العامة لهذه الوظيفة و تطورها،ثم مفهوم البيداغوجيا بالأهداف التي أدت إلى نظرة عقلانية للتعليم،و في الأخير مسألة التكوين النفسي التربوي التي ستنبثق على أساس أربع مهام رئيسية يؤديها،مهمة التخطيط

   Le contenue  de l’article s’oriente vers l’analyse de trois variables essentielles imbriquées dans un système de relations exigé par la pratique moderne de la fonction enseignante. Ces variables sont : les réalités générales de cette fonction et de son évolution, puis le concept de pédagogie par objectifs qui a conduit à une vision rationnelle de l’enseignement, et enfin la question de la formation psychoplégique de l’enseignant qui est désormais induite à partir de quatre taches impliquées dans la fonction enseignante : la tache de la planification, la tâche du choix et la tâche de l’évaluation. On veut à travers cet article expliciter l’enseignante, pédagogie par objectifs et la formation psychopédagogique de l’enseignant).

la fonction enseignante a connu au cours de l'histoire de l'enseignement une évolution considérable. Cette évolution est principalement due à l'apport de la pédagogie et de la psychologie modernes. De la mission qui consistait uniquement à transmettre des connaissances, la fonction enseignante s'est développée pour accorder plus d'attention à l'épanouissement global de l'étudiant, ainsi que de l'enseignant, et ce, sur le plan surtout cognitif et affectif lié aux attitudes à faire acquérir. La pédagogie a ainsi contribué à ce développement avec la psychologie qui «entre de plein -pied dans la fonction enseignante comme point d'appui fondamental de la nouvelle fonction » [1]. Ses objectifs principaux ne se limitent donc pas à l'acquisition des connaissances par l'étudiant, mais aussi par son développement et son épanouissement qui se traduisent par l'acquisition des différentes capacités à savoir les capacités intellectuelles telles que la compréhension, l'application, la synthèse, l'analyse, qui, elle, se traduit par l'activité de dissociation par laquelle l'étudiant sera capable de réduire le complexe au simple, et qui suppose de la part de l'esprit un effort de décomposition. Tout ceci est objet de formation. En plus des capacités intellectuelles, il y a lieu de citer les capacités affectives ou psychologiques telle que l'initiative, la curiosité intellectuelle, le sens critique, le désir d'apprendre, la détermination volontaire, l'ouverture à autrui, le sens de la coopération, une confiance en soi et un certain sentiment de liberté intérieure favorisant un climat pédagogique encourageant l'aidant à aller vers l'avant. Ce sentiment est le fondement même de toute curiosité, Albert Einstein [2] disait: « c'est un véritable miracle de voir que les méthodes modernes d'instruction n'ont pas encore entièrement étouffé la saine curiosité intellectuelle; cette petite plante délicate, en plus d'un encouragement, a surtout besoin de liberté; sans quoi, elle s'étiole et ne manque pas de périr ». Jean Leif [3] dans sa tentative de définition de la fonction enseignante nous éclaire sur le rapport entre la fonction et les objectifs pédagogiques en disant : «enseigner c'est transmettre à l'étudiant des connaissances générales ou spéciales, et lui faire acquérir des modes et des moyens de pensée, par l'emploi de méthodes et de techniques élaborées à cet effet, et grâce à la compétence de l'enseignant ».La définition nous révèle qu'enseigner ne se résume pas à l'acquisition de connaissances, mais englobe aussi le développement des modes ou les manières de pensée relatives à chaque discipline. Tout enseignant ou éducateur exerçant dans les temps actuels doit être donc le promoteur et le facilitateur de cet épanouissement par ses attitudes, son observation, sa formation méthodologique et didactique et la connaissance psychologique qu'il devra acquérir à propos des étudiants qu'il a à sa charge. Il doit se poser les questions fondamentales suivantes:

A)Que doit savoir l'étudiant à la fin de l'enseignement que je lui assure?

B)Que doit savoir-faire l'étudiant à la fin des TP que je lui organise?740

C)Quelles sont les attitudes affectives que doit acquérir 1’étudiant?

Ces attitudes sont par exemple : compter sur soi, être curieux intellectuellement, vouloir réussir; vouloir explorer, désirer chercher, être motivé pour se documenter, etc. .Dans la fonction enseignante tous les objectifs pédagogiques doivent être clarifier au départ avec le maximum de précision possible; sans cela le vague, le flou, l'arbitraire et l'improvisation exagérée en matière de planification des enseignements s'installent d'une façon sûre. Pour clarifier le concept d'objectif pédagogique nous nous référons à R.F Mager [4] qui le définit comme suit; « Un objectif est une intention communiquée par une déclaration qui décrit la modification que l'on désire provoquer chez l'étudiant, déclaration précisant en quoi l'étudiant aura été transformé une fois qu'il aura suivi avec succès tel au tel enseignement. Il s'agit de la description d'un ensemble de comportements (Performances) que nous désirons voir l'étudiant capable de manifester ».En vérité tout enseignement, toute formation, quelques soient leurs formes et leurs natures vise à atteindre des objectifs pédagogiques, ceux-ci doivent préalablement être préciser par le professeur lui même, ou par les responsables spécialisés dans les contenus et finalités de ces dits enseignements et formation. Ces objectifs doivent être exprimer avec le maximum de précision possible. Cette précision reste et restera pour toujours une importante préoccupation de tout formateur. Dans les temps actuels on ne peut plus parler d'enseignement rénové sans instaurer une pédagogie par objectifs. Pourquoi donc cette pédagogie par objectifs?

La réponse à cette question est :

Toute action de formation doit nécessairement comporter une étape essentielle qui concerne la définition des objectifs pédagogiques pour les raisons suivantes:

1 ) Servir de « phare » dans l'action pédagogique et en particulier aider le formateur et l'apprenant à se situer par rapport au but à atteindre.R.F Mager[5] précise que « si l'on ne sait pas où l'on va. on risque de se retrouver ailleurs ».

2) Servir de critères dans le choix des méthodes, des moyens et des stratégies de l'action pédagogique. Le formateur, l'enseignant restera comme le dit Michel Minder(6] « Maître de sa propre action ».

3) Servir de référence pour évaluer sans ambiguïté si le but est atteint. Un objectif vague entraîne une évaluation vague. Ce n'est qu'en fonction de l'objectif pédagogique précis que l'enseignant pourra organiser le processus d'évaluation des étudiants dans les meilleurs conditions objectives, car l'évaluation ne représente que le contrôle d'une activité que l'on souhaite observer chez eux; cette activité constitue en elle même ce que les psychopédagogues désignent comme objectif pédagogique. De là on pourra affirmer qu'il y a un rapport direct entre le degré de précision de l'objectif et le degré d'objectivité que traduit une évaluation. Un objectif « non clair » entraînera une évaluation douteuse.

4) Servir de directive pour la remise en cause et l'amélioration de l'action de formation en cas de constats d'échec.

 L'étape de la définition des objectifs pédagogiques doit impérativement précéder l'étape de la construction des programmes de formation. Les contenus des programmes découlent donc des objectifs qu'on doit se fixer au préalable.

D'une manière générale, les enseignants sont conscients que former consiste à faire changer le comportement de l'étudiant sur le plan de son savoir, de son savoir-faire et de son savoir-être s'il s'agit d'assimilation de comportements et d'attitudes au niveau de sa personnalité. Mais ce qui est remarquable, c'est que ce changement est souvent difficile à décrire par les enseignants eux même.
Dans la pratique pédagogique l'enseignant est beaucoup plus préoccupé par le programme à dispenser que par l'objectif lié directement aux acquis de l'étudiant. Michel Minder[7] dit que « l'école, de son côté, institutionnalise cette volonté de changement du comportement, et c'est même à cet effet qu'elle fût inventée. L'école s'apparente en ce sens à ce qu'on appelle « les industries de transformation ». L'auteur emploi le terme « école » avec bien sûr une vision globale, l'université n'est donc pas en dehors de son champ de vision.

Former des étudiants c'est donc les faire passer d'un état « A » à un état « F ». Dans la pratique de l'enseignement l'état F n'est pas toujours clarifié. Cette situation constitue un des problèmes principaux de l'éducation et de la formation. Alors, être responsable de ce changement et ne pas maîtriser les fondements de ce changement, conduit impérativement à l'arbitraire au niveau de la conception d'un enseignement, et au niveau même de la pratique éducative. M..Minder[8] affirme que « si l'éducateur est vraiment l'organisateur du changement, il doit alors connaître les conditions et les lois du changement; il doit s'intéresser à la technologie de l'éducation; il ne peut plus se satisfaire de la simple intuition personnelle et du seul bon sens pédagogique ». Le terme technologie de l'éducation est utilisé avec beaucoup de conviction depuis la moitié du 20 e"'e siècle , il veut dire tout simplement que le fait éducatif dans ses tentatives de faire changer le comportement de l'humain est comparable au phénomène de production d'objets quelconque; l'éducation, la formation sont des technologies d'une autre nature, ils produisent les compétences , les performances et le savoir. Un apprentissage organisé est un apprentissage qui débute par une définition de l'objectif pédagogique observable au niveau du comportement de l'apprenant. Le comportement représente toute activité visible, observable manifestée par un étudiant. On dit aussi performance. Le comportement peut être écrit, verbal, manuel et affectif; il est écrit dans le cas de contrôle écrit; il est affectif dans le cas où on exige de l'étudiant des attitudes, des valeurs; il est manuel ou psychomoteur dans le cas où on demande à l'étudiant de faire preuve d'habiletés motrices liées aux manipulations; il est verbal dans le cas où il s'agit de capacités de verbalisation demandées et exigées d'un étudiant. Pour qu'un objectif pédagogique soit valide, il doit comporter des caractéristiques.

Caractéristiques d'un objectif pédagogique précis:

Un objectif convenablement fixé élimine le plus possible les interprétations diverses qu'on peut donner à une intention, car il définit des comportements précis. C'est l'objectif qui communique avec succès les intentions de l'enseignant. Comme l'énoncé d'un objectif est un ensemble de mots et de symboles, on peut évidemment utiliser plusieurs styles pour exprimer une même intention. Un objectif valide exclut le plus grand nombre possible de variantes par rapport à l'objectif final. Des verbes d'action comportant plusieurs sens doivent être éviter; exemple de verbes comportant plusieurs interprétations: -Savoir- comprendre- croire. Un objectif comportant un de ces verbes flous sera comme suit:

« A la fin du module de psychopédagogie l'étudiant doit savoir les méthodes pédagogiques ». Il est clair que ce genre d'objectif comporte des ambiguïtés provoquées par le verbe « savoir ». Que veut dire réellement ce verbe?. En fait le savoir diffère, il y a le savoir théorique, le savoir pratique, le savoir par mémoire, le savoir par compréhension, etc. Il y a donc des verbes qui sont plus précis dans l'élaboration des objectifs pédagogiques tels que par exemple: identifier, comparer, énumérer, citer, analyser, etc. Ces verbes comportent moins d'interprétations.

Toute formation doit donc être soumise à un soucis de précision. La formation de l'homme quelque soit sa nature, enseignement général, professionnel ou sportif est quelque chose qu'on peut prévoir avec une certaine rigueur, D.Hameline[9] précise que « La production de l'humain est quelque chose qui se contrôle, se planifie, s'organise, s'ordonnance, se rentabilise. Elle est affaire de stratèges et des gestionnaires ». En fait l'esprit de précision inspiré par la pédagogie par objectifs exige un mode de pensée très rationnel en matière de formation. Dans les systèmes éducatifs ou universitaires, l'atteinte ou non des objectifs pédagogiques constitue la preuve incontournable de leurs réussites et crédibilité, ou au contraire, de leurs échecs et faiblesses. Suite à ce constat important Tyler et (S) Bloom[10] ont conclu que la valeur d'un système éducatif n'est pas liée à l'idéologie qui le sous-tend mais à:

1) La cohésion interne entre les objectifs planifiés au départ et le produit terminal (l'étudiant).

2) La quantité de réussite et d'échecs enregistrés par rapports aux objectifs pédagogiques fixés.

3) La rentabilité du produit (l'étudiant) lorsqu' il s'insère dans le monde du travail.

Ces 3 critères d'évaluation des systèmes éducatifs nous font savoir que ces dits systèmes ne sont pas en réalité évalués par rapport à l'idéologie qu'ils suivent qu'elle soit capitaliste ou socialiste ou autres, mais qu'elles sont évalués en fonction des objectifs poursuivis et du degré d'atteinte de ces objectifs observables au niveau des acquis des étudiants; là est le lien fort entre la fonction enseignante et la pédagogie par objectifs.

Pour cela et afin d’entamer une action ayant pour objectif global la formation psychopédagogique des enseignants, il est fondamental d’éclaircir une méthodologie permettant de mieux cerner les soubassements de cette action afin d’agir avec le maximum de rigueur et de lucidité.

Nous commençons notre réflexion par un constat général essentiel qui stipule que chaque formation quelque soit sa nature vise à atteindre et faire développer des performances. Cela dit, nous optons pour la conception qui nous fait comprendre qu’un objectif pédagogique représente une performance ou bien une compétence qui devra être observable au niveau du comportement en général, qu’il soit écrit verbal, manuel ou autre, à la fin d’une formation donnée.

Nous déduisons alors que les objectifs de cette formation méthodologique et pédagogique ne serait qu’un ensemble de compétences définies avec plus ou moins de précision; et que ces compétences doivent être acquises par les enseignants universitaires.

Cependant une question s’impose; sur quelles bases peut-on déterminer les compétences que doit avoir un enseignant ?

La réponse à cette question est la suivante :

On peut déterminer les différentes compétences que doit avoir un enseignant en identifiant les multiples tâches que celui-ci accomplira durant le processus de sa pratique d’enseignement.

Cela revient à dire qu’une compétence psychopédagogique ne peut être observée, ni définie, ni localisée qu’en fonction d’une tâche précise qu’il aura à réaliser pendant son travail.

En suivant ce raisonnement, nous devons donc tout de suite délimiter ces principales tâches. Pour cela nous nous référons à une communication faite par le professeur Bobo Mbula aux journées d’études psychologiques et pédagogiques à l’université de Constantine [11]

Ce chercheur suggère que les rôles d’un enseignant se résument globalement en (04) tâches essentielles impliquées dans la fonction enseignante. Ces quatre tâches sont :

A)      La tâche de planification des cours et T.D.

B)      La tâche du choix et d’application des méthodes pédagogiques.

C)      La tâche de l’animation.

D)      La tâche d’évaluation.

L’enseignant ne se contente donc pas  d’exposer des connaissances à des enseignés, il doit pouvoir planifier harmonieusement l’enseignement qu’il dispensera afin de pouvoir suivre les différentes étapes de celui-ci. Il doit aussi choisir, employer et appliquer les méthodes adéquates pour arriver à des objectifs planifiés avec l’aide de matériel qu’il utilisera. Il doit animer le groupe d’étudiant qu’il a à sa charge  en ayant le souci de stimuler, de guider les étudiants pour l’apprentissage, car ceux-ci ont toujours besoin d’un guide et d’un conseiller pouvant les aider à développer leurs capacités soit sur le plan des connaissances qu’ils doivent acquérir, soit sur le plan de l’épanouissement de chacun d’eux. Tel est selon nous l’objectif majeur de tout enseignement. Cependant le rôle principal attribué à l’enseignant est de poursuivre cet objectif majeur en tant  « qu’organisateur du développement de l’enfant en poursuivant une série d’acquisitions qui se complètent, se soutiennent et se fortifient mutuellement pour aboutir finalement à cet état, à ce stade suprême que l’on appelle développement » [12]

Enfin tout ce processus de développement doit être suivi continuellement par l’évaluation que doit faire l’enseignant des enseignements que ses étudiants devront atteindre. Plus précisément l’évaluation constitue le contrôle systématique des degrés d’atteinte des objectifs pédagogiques que l’enseignant a défini avant d‘entamer son action de formation.

En essayant de catégoriser l’ensemble des rôles d’un enseignant, on peut dire qu’ils se résument, selon la vision du professeur Bobo Mbula en quatre tâches essentielles impliquées dans la fonction enseignante.

De notre part, nous décortiquons et explicitons l’objet et la nature de chacune des 4 tâches comme suit :

A) La tâche de planification des cours et TP :

Cette tâche consiste en le choix des objectifs pédagogiques, leur clarification en rapport avec le contenu de l’enseignement ,la détermination des différentes étapes de l’enseignement, la prévision des modalités d’évaluation, des critères de réussite dans l’enseignement à court ou à long terme suivant l’étape de l’enseignement et l’objectif pédagogique poursuivi  par l’enseignant. Le choix d’un matériel pédagogique adéquat et nécessaire est aussi un élément important de la tâche de planification. cette tâche représente donc la mise en place des différentes conditions du processus d’enseignement, et constitue par là même la base de l’acte d’enseigner.

B) La tâche du choix et d’application des méthodes pédagogiques :

Cette tâche exige de l’enseignant la connaissance théorique et pratique des méthodes d’enseignement, en plus la capacité d’utilisation des supports pédagogiques suivant la matière d’enseignement  (supports visuels, auditifs et autres). On distingue généralement deux catégories de méthodes : les méthodes de type traditionnel telle que la méthode magistrale et les méthodes dites  actives telle que la méthode de l’étude de cas, le travail de groupe. Pour cela l’enseignant doit toujours se poser la question :

Comment et par quelle méthode d’enseignement peut-on parvenir aux objectifs fixés ou aux résultats attendus?

Cette question peut permettre à l’enseignant de choisir et de prévoir la méthode qui conviendra à son enseignement.

C) La tâche de l’animation de la classe :

L’un des rôles de l’enseignant est d’instaurer une certaine discipline, de guider et de stimuler les étudiants pour l’apprentissage. Cette tâche correspond à la capacité de l’enseignant à veiller sur les conditions psychologiques régnantes au sein de sa classe afin de pouvoir favoriser les acquisitions souhaitées.

La réussite de cette tâche est conditionnée par une aptitude de l’enseignant qui se caractérise comme le dit Jean Leif « par une sorte d’ouverture intuitive sinon affective qui détermine souvent la vie et le climat du groupe qui constitue la classe, comme aussi les comportements et les conduites individuelles des élèves et du Maître » [13]

D) La tâche d’évaluation :

Il s’agit des contrôles systématiques d’apprentissage des étudiants et des activités de l’enseignant. Ces contrôles devront se faire en fonction des objectifs pédagogiques que tout enseignant doit clarifier, après avoir choisi des modalités, des critères et des barèmes d’évaluation. En effet l’enseignant ne doit pas évaluer, uniquement dans le but de donner des notes à des étudiants, il doit également contrôler leurs niveaux d’acquisition. Donc la tâche d’évaluation ne consiste pas seulement à interroger les étudiants « pour obtenir des notes qu’on pourra ensuite transcrire dans un bulletin, on le fait avant tout pour vérifier si l’objectif que l’on s’était fixé a bel et bien été atteint » [14]

Nous considérons que l’accomplissement réussi d’une tâche est une manifestation de la compétence de l’enseignant dans cette tâche. A l’opposé, la non réussite d’une tâche constitue une incompétence par rapport à cette tâche, c’est à dire une « difficulté psychopédagogique » laquelle se s’observe qu’au niveau d’une tâche d’enseignement bien définie. Le terme de difficulté peut s’entendre comme embarras, obstacle, perplexité à poser une action, à réaliser une tâche.

En conclusion il est permis d'affirmer qu'il y a actuellement, selon nous, deux disciplines qui sont entrain de gouverner le monde dans lequel nous vivons:                   

1) L'économie politique et ses stratégies en vue d’accaparer les intérêts des nations.

2) La psychopédagogie. Car l'homme représente dorénavant la source d'investissement la plus sûre; cet investissement ne peut être crédible que grâce à un système universitaire fort par sa clairvoyance et sa productivité concurrente.






Bibliographie

[1]- Maurice Debèsse, Fonction et formation des enseignants, traité des sciences pédagogiques, tome 7 , ed PUF ,1978,      page 19. 

[2]-Carl  Rogers, liberté pour apprendre , tiré de BoboMbula, des ateliers pédagogiques pour la formation des Maitres , communication aux journées d’études psychologiques et pédagogiques, université de Constantine, 19 au 21 Mai 1981.

[3]- Jean Leif, la formation des enseignants ,problèmes de pédagogie contemporaine , ed Fernand Nathan , Nancy, 1979, page 9.

[4]-Mager .R.F,Comment définir des objectifs pédagogiques, Paris , Gauthier-Villars,1971, page3.

[5]- Mager .R.F , ouvrage déjà cité, page 20.

[6]-Michel Minder, Didactique fonctionnelle, objectif , stratégie  et évaluation, ed Dessain (H), Liège, 1979 , page 22.

      [7]-  Michel Minder ,ouvrage cité. Page 7.

      [8]-  Michel Minder, ouvrage cité. Page 9.

[9]- D.Hameline , les objectifs pédagogiques en formation initiale et en formation continue, ESF, 1979. page 38.

[10]- Tiler et (S) Bloom tiré de :Denise Louanchi, éléments de pédagogie ,OPU, 1987 , 373 pages.

 [11]- Bobo Mbula, Formation des enseignants pour l’école rénoveé , documents inédits , 1976.

       [12]-  Bobo Mbula, ouvrage cité .  

 [13]- Jean Leif, ouvrage cité, Page 27.

 [14]- Michel Minder, ouvrage cité, Page 26 .

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Toufik Samai, «Fonction enseignante et pédagogie par objectifs »

[En ligne] ,[#G_TITLE:#langue] ,[#G_TITLE:#langue]
Papier : ppfr : 55 - 66,
Date Publication Sur Papier : 2004-04-01,
Date Pulication Electronique : 2014-02-10,
mis a jour le : 21/05/2018,
URL : https://revues.univ-setif2.dz:443/revue/index.php?id=820.