La toxicomanie en milieu de jeunes: quelles représentations ?
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N°15 Juillet 2012


La toxicomanie en milieu de jeunes: quelles représentations ?

Ghania Azieze
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      تداول إعلامي لمشكل المخدرات، تخوف الأولياء إزاء مشاكل الشباب.. كم من زاوية تتغلغل في قلب مجتمعنا تجعل من المؤسسات التي تأتي في طليعة الأدوار مطالبة بالتحرك والتدخل.

لماذا هو التساؤل الأكثر تعقيدا، لكن الإشكالية موضوع تفكيرنا هي تلك المتعلقة بتصورات الإدمان على المخدرات لدى مختلف أقطاب عملية الوقاية:  الشباب، الأولياء والمعلمين.

فبشكل خاص، انصب اهتمامنا في هذا السياق على إعطاء لمحة حول حالات التصورات والإدراكات، لأنه من منظورنا معرفة أراء هؤلاء الفاعلين  ضرورة ملحة لأنهم هم الوسطاء الأساسين في العمل الوقائي، حتما الأوائل والأكثر نجاعة وفعالية .

 Médiatisation du problème de la drogue, désarroi des parents face aux problèmes des jeunes…autant de coins enfoncés au cœur de notre société et devant lesquels les institutions au premier rang ne peuvent rester inactives.

Le pourquoi est bien plus complexe, cependant la problématique qui fait l’objet de notre réflexion est celle des représentations de la toxicomanie chez les différents protagonistes de la prévention : Jeunes, parents et enseignants.

Plus particulièrement nous nous sommes intéressés dans ce contexte à donner un aperçu sur les états des perceptions, car pour nous connaître les opinions de ces acteurs est indispensable du fait que ce sont eux les principaux relais de prévention, certainement les plus précoces et les plus efficaces

Introduction :

La recherche sur la toxicomanie chez les adolescents  nous a été suggérée par les observations relevées lors de notre pratique clinique en institution de jeune dit jeune en difficultés. Des jeunes étiquetés délinquants mais disposant de possibilités notables d’adaptation à la vie sociale se retrouvent pourtant et la plupart du temps livrés à eux –mêmes sans soutien et s’installent dans un parcours à risque forcé en quelque sorte par l’environnement.

Les travaux concernant les problèmes d’inadaptation sociale en général et des conduites additives chez les jeunes en particulier, notamment les travaux de base de Freud nous ont permis de relever un certain nombre de points très importants :

_ Tout d’abord, les approches classiques rapportées appréhendent la consommation de drogue sous l’angle du poids des facteurs psychiques associés à la recherche du plaisir et de sensations de bonheur face aux déceptions et les peines que nous inflige la vie et «  les plus intéressantes méthodes de protection contre la souffrance sont encore celles qui visent à influencer notre propre organisme la plus brutale mais aussi la plus efficace des méthodes destinées à exercer pareille influence est la méthode clinique d’intoxication ». (S.Freud, 1929, p71). D’autres approches considèrent que le toxicomane est un narcissique qui est la proie de ses pulsions. (S.Rado et K. Abraham, p19).

_ Une autre approche des conduites toxicomaniaques est celle d’Aimé Charles-Nicolas qui a surtout traité ce thème sous l’angle des conduites ordaliques. Pour cet auteur  la problématique de la consommation toxicomaniaque débutante est essentiellement en rapport avec celle de l’adolescence et comporte souvent une dimension de risque (A. Charles -Nicolas 1986, p134) et la recherche immédiate de drogue évoque la phase archaïque de recherche de satisfaction à tout prix grâce aux mécanismes d’introjection et de projection.

_ Ballion, pour sa part propose une étude pluridimensionnelle qui tient compte aussi bien des facteurs relationnels que sociaux. Pour lui  ces conduites de consommation dites « déviantes » découlent de l’action des troubles émotionnels de la personne et des conditions socio-familiales négatives (Rébellion, 1998, p8).

_ Quant à Eléonore Cheldon, elle a consacré toute une recherche aux conduites de transgression chez les adolescents. Elle a relevé que les conduites de transgression ne sont que le produit d’une socialisation familiale. Elle fait le rapport entre les conduites de transgression telles que les toxicomanies avec les relations familiales : le manque de communication intrafamilial, le divorce, l’absence du contrôle familial et un manque de prise en charge éducationnelle.)

 En effet, nous sommes nombreux à nous inquiéter pour " nos jeunes" ..Parents école, spécialistes de la prévention, médecins, psychologues, police et d’autres encore.

Mais ne faudrait-il pas d’abord savoir de quoi nous avons peur ? Selon que nous soyons parents ou professionnels du médico-social ? Ne faudrait-il pas savoir ce que chacun de ces acteurs veut ou peut dire ? Et puis, ne faudrait-il pas savoir ce qui préoccupe les jeunes ? De quoi ont-ils peur ? Que veulent-ils savoir, que veulent – ils connaître ?

Le triangle classique " demande – besoin – réponse adaptée " est paradoxalement peu utilisé dans le domaine de la prévention, un peu, si en adultes bien pensants, nous savions mieux que les jeunes de quoi ils ont réellement besoin …

I-LA TOXICOMANIE:

Toute société a ses « drogues » dont les usages sont permis de façon codifiée, alcool, tabac, médicaments psychotropes …de tout temps et dans toute société, ces usages ont eu une ou plusieurs des fonctions suivantes : l’accès au surnaturel et au sacré, le soin, la fête et renforcement du lien social .

Toutes les drogues ont en commun d’activer un système biologique de plaisir, mais la mesure dans laquelle est admis l’usage des drogues varie selon la région du monde et ses traditions culturelles, la nature du produit, la quantité absorbée et l’occasion à la quelle la drogue est consommée.

La consommation d’opium, généralement le fait d’hommes relativement âgés, concernait surtout les pays de l’ouest et du sud-est asiatique, la mastication des feuilles de coca ne dépassait pas la région andine, en Amérique du sud, et celle du qat (kat) se limitait à certains pays du Moyen –Orient et de l’Afrique orientale (OMS,1989).L ‘alcool était utilisé sous différentes formes en Europe et en Afrique.

Ces dernières années, l’usage traditionnel et culturel des drogues s’est poursuivi mais débordant les zones d’origine, il a gagné beaucoup d’autres parties du monde, car à côté du grand nombre d’usages licites et contrôlés, la transgression et l’abus ont toujours existé .Dés lors, on peut s’interroger sur la situation actuelle et la réalité du phénomène, quoi qu’il est difficile de repérer et de mesurer les interférences entre les paramètres qui font la complexité actuelle du problème.

Ce pendant, certaines caractéristiques propres pourraient faire l’objet de notre attention, liée à la problématique des mutations sociales et économiques connues.

 I-1-La toxicomanie : Phénomène évolutif :

I-1-1-La toxicomanie, un phénomène de mode :

Nous assistons depuis des années à une généralisation et en même temps à une banalisation de la consommation de drogues sous toutes ses formes .L’usage des drogues qui était jusque là circonscrit chez des catégories bien précises, comme les artistes et certains marginaux , devient actuellement si courant qu’il est difficile aujourd’hui de définir un groupe particulier susceptible de répondre à une typologie « toxicomaniaque » .Nous trouvons à la fois des marginaux , mais aussi des personnes bien intégrées socialement qui font usage de drogues .

L’analyse socioprofessionnelle des toxicomanes démontre bien que tout le monde est touché par la drogue, d’autant parmi les jeunes (étudiants, militaires, et sans profession), toutes les couches de la population sont représentées (5500 étudiants,1102 militaires,5551 employés, 35 513 sans profession), (France statistiques 1994).

Si la franche «  couche-basse » et sans profession de la population semble visée par les méfaits qu’engendre le trafic de stupéfiants, c’est principalement en raison du fait que cette catégorie «  zone » et peut plus facilement être interpellée par les forces de l’ordre. (B.Roques, 1999).

  I-1-2 -Les consommateurs sont surtout des jeunes :

Les intervenants auprès des jeunes signalent de plus en plus la facilité avec laquelle ces derniers parlent de leurs pratiques dans ce domaine .Le taux d’abus est plus élevé chez les adolescents et les jeunes que chez les adultes .De plus en plus d’enfants commencent à fumer assez tôt la cigarette et par la suite essaient d’autres produits à la recherche d’un plaisir décrit comme agréable par leurs pairs et les adultes.

Les statistiques prouvent que les usagers sont des jeunes ayant entre 13 et 20 ans en Algérie, et les usagers dépendants en France, l’âge varie entre 21 et 30 ans.

(Office national de lutte contre les toxicomanies, juin 2009).

I-1-3- Les produits utilisés sont diversifiés :

La situation présente est caractérisée par la consommation de produits et de substances diverses .L’utilisation d’une drogue déterminée culturellement ne se rencontre presque plus et la fidélité à un produit particulier est très rare. De plus en plus les jeunes utilisent une variété de substances psychotropes et à des âges de plus en plus tendres.

Dans de nombreux pays le cannabis est souvent consommé en même temps que l’alcool et le tabac, plutôt que comme un substitut (OMS, 1994).

En Algérie, il semble que le haschisch est entrain de devenir  la drogue préférentielle chez les jeunes, celui-ci ne conditionne pas fondamentalement la consommation qui reste tributaire des possibilités d’approvisionnement, des mélanges aléatoires effectués par les jeunes, d’où une consommation simultanée avec d’autres substances psychotropes.

Les jeunes, surtout ne manquent pas d’imagination pour utilisés les différentes substances et faire avec ce que l’on pourrait appeler les « classiques », des mélanges aussi insolites que dangereux.

I-1- 4 - La drogue représente un marché " juteux" :

Les produits psychotropes, eux, existent, avec tous leurs dangers. Des réseaux existent et sont très polyvalents, ils acheminent les différents produits en fonction de la demande et des disponibilités.

La situation particulière de notre pays sur les plans géographique et social complique encore plus le problème .En effet, carrefour entre l’Europe, l’Afrique et l’Orient, l’Algérie est devenue une zone de transit. L’offre des produits est tangible et fait l’objet d’évaluations chiffrées qui ne donnent qu’une indication sur l’ampleur du phénomène, mais qui en toute état de cause, incitent au développement et à l’amélioration des dispositifs douaniers, policiers, etc. ;

En effet, la caractéristique dominante du trafic d’introduction du kif sur le territoire national demeure la contre bande de plus en plus développée, notamment aux frontières : Ouest et Sud, et se prolonge à l’intérieur du pays par l’intermédiaire de divers réseaux clandestins d’entreposage, conditionnement, redistribution et ré- exportation.

I-2 - L’adolescen

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Ghania Azieze, «La toxicomanie en milieu de jeunes: quelles représentations ?»

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Date Publication Sur Papier : 2011-09-20,
Date Pulication Electronique : 2012-07-11,
mis a jour le : 24/05/2018,
URL : https://revues.univ-setif2.dz:443/revue/index.php?id=653.