مصطلحات أدبية جديدة صيغت في أبعاد الفكر الفرنسي المتحررLiterary neologisms forged in the dimensions of a free French thought Des néologismes littéraires forgés aux dimensions d’une pensée française affranchie
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مصطلحات أدبية جديدة صيغت في أبعاد الفكر الفرنسي المتحرر
Des néologismes littéraires forgés aux dimensions d’une pensée française affranchie
Literary neologisms forged in the dimensions of a free French thought
pp 231-240
Date de réception: 29/10/2020 Date d’acceptation: 06/11/2023

Faïza Benabid / Brahim Kethiri
  • resume:Ar
  • resume
  • Abstract
  • Auteurs
  • TEXTE INTEGRAL
  • Bibliographie

يعرفعن اللغة قدرة تجددها واستيعابها للمصطلحات المبتكرة ما أكده استعمال الكلمات المستحدثة بشكل لافت، سيما في القرنين العشرين والحادي والعشرين اللذين تميزا بثراء لغوي في الاعمال الأدبية الفرنسية، التي وان كانت معروفة وموثقة في معاجم وكتب اللغة، الا ان المكان المميز لابتكارها غير وسائل الإعلام، هو النص الأدبي. نقترحفي هاته المقالة، لمحة عامة عن مختلف المصطلحات المستحدثة في بعض النصوص الأدبية؛ والأكثر لفتًا للنظر والأهمية، لفهم قيمتها في تكوين الأسلوب المناسب للكاتب وتحليل الأساليب التي يتم تأليفها من خلاله

Que la langue soit vivante et constamment en mouvement, ce nest pas une nouveauté. Les néologismes témoignent de sa richesse et de sa vitaliténotamment durant les XXIe et XXIe siècles, qui se sont distinguéspar une abondance de néologismes dans lesœuvres littéraires françaises, même sils sont reconnus par les lexicographes, le lieu privilégiéde leur création, reste assurément le texte littéraire. Nous proposons dans le présent article des néologismes relevésdans les textes littéraires ; ils sont parmi les plus marquants et signifiants dans lobjectif de montrer de par leur usage, leur influence sur le style delécrivain dune part, et danalyser les méthodes de leur création, dautre part

That language is alive and constantly in motion is nothing new. Neologisms testify to its richness and vitality particularly in the XXI and XXI centuries which were distinguished by a particularly abundance of neologisms in french-language literary works, and even if they are recognized and recorded by lexicographers, the privileged place of their creation remains undoubtedly the literary text. In this article, we offer an over view of the most striking and significant literary neologism, to better understand their value in the constitution of the style specific to the writer and analyze the methods by which is they was composed

Quelques mots à propos de :  Faïza Benabid

[1]د. فايزة ين عبيد Laboratoire De Recherche En Didactique De Langues   École normale supérieure de Sétif, Algerie Benabid_faiza@yahoo.fr
[1]Auteur correspondant  

Quelques mots à propos de :  Brahim Kethiri

د. كثيري براهيم      UniversitéMohamed Khider Biskra, Algerie brahim.kethiri@univ-biskra.dz

Introduction

Les plumes françaisesqui possèdent une connaissance du Français nont jamais manquédimagination, de création de néologismes repris. Elles donnentàces mots lair des choses et passent ainsi unvernis de nouveau sur ce quil y a deplus usé. Ces plumes portent le nom de Ronsard, DuBellay, Peletier du Man et bien dautresécrivains créèrentmême la Pléiade. Leur objectifétait de renouveler, perfectionner etenrichir le français en innovant par des néologismes issus deslangues latines, grecques et régionales, afin de donner les lettresde noblesseàleur langue décriture, indépendamment des autresidiomes en présence sur le territoire métropolitain.

Àce groupe, sajoutent quelquesécrivains du grand siècle, qui ont suconserver leur indépendance et leur individualité: Voltaire, Rabelais, les frèresGoncourt, Rimbaud, Proust ou Vian, Ils occupent une placeàpart entière dans la littérature française par leur facultédenéologisation, en prônant le développement du lexique français.

Fréquemment, cesgrands monuments de la littérature française décident dutiliserdes mots rares, pittoresques et riches de sens, en respectantles règles de la formation lexicale française.

Les hommes delettres français voulaient que le mot simpose dans toutesa justesse, et que le contenu et la forme dumot doivent convenir est associésàtous les niveaux delœuvre littéraire, même au niveau de lunitédebase, cest-à-dire lunitélexicale. Ils voulaientattirer lattention du lecteur sur la forme de lénoncé, et le faire réfléchir sur le rapport entre lecontenu du message et son contenant. Leurs créations lexicales surpassaientcelles déjàintégrées dans la langue en raison de leurhypersensibilitéau caractère littéraire de leurs propres productions. Ainsi, cesmotsétaient plus motivéset ont progressivement fait leur chemindans la conversation et lécriture courantes.

Le néologisme proprementdit, est lintroduction dun mot nouveau dans lalangue, le sens nouveau dun vocable préexistant, mais aussilempruntàune langueétrangère, àun lexique professionnel, àun groupe social, etc., (puisque le mot dempruntnest quun néologisme importé, au lieu davoirétéformésurplace ; joins enfin les mots qui, aprèsavoirexistéen Français, sont morts et paraissent neufs quand ilsrenaissent de loubli). Sauf quil ne faut pasles confondre avec les archaïsmes, qui tirent précisément leur expressivité, du fait que leur réemploi momentanénatténue pas leurcaractère obsolète et que ni lécrivain ni son lecteurne cessent dy voir des vocables vieillis. En fait, ce que ces trois catégories ont en commun, cestque les mots qui sy rangent sontégalement nouveauxau sentiment de lutilisateur. Par ce caractère de nouveautédans la conscience linguistique, ils créent un effet de surprisequi met le signifiéen relief, forcent lattention delauditeur ou du lecteur par leur apparition inattendue dansle vocabulaire commun de la langue.

Cesécrivains-créateurs dela langue française ont-ils créés ces néologismes par purbesoin ?Le lexique connu jusqualorsétant insuffisant pourreprésenter les images qui traversaient leur esprit, ou alorsétaient-ils au sommet de lextase en jonglant avec lesmots au point de recréer la langue aprèsavoir créédes personnages et des décors ?

Décidemment, ils se sentaient enferméesdans lécriture traditionnelle, ilsétaient prêtsàen forgerde nouvelles lexies si le cas se présentait, essayant toujoursde vérifier la légitimitédu mot nouveau avant de lécrire. Ils sont responsables dun grand nombre de néologismesapparus dans lesœuvres littéraires et participentàla créationdun style pour lécrivain.

Lidéede néologismelittéraire et de la création lexicale convient trèsbienàléthique de ces maîtres créateurs qui prêchent loriginalitéet lindividualitéafin de subvenir aux aspirations de leurslecteurs. Lesécrivains dans le roman français ont montrécomment, par lentremise des faits linguistiques, de lemploi desmots nouveaux sont créés soit obtenus par : dérivation, suffixation, composition, troncation, siglaison, emprunt, par imitation (paronymie, onomatopée), par les moyensstylistiques, la métaphore et la métonymie ou de lemploides mots préexistants dans un sens nouveau.

Nous proposons danscet article de découvrir ces néologismes inventéspar les plumesfrançaises, et quon trouve dans lesœuvres littéraires (oùils sont employésen vue de produire un effet destyle, ne sopposent pasàla norme littéraire, maissont en marge de la norme de la langue.) Nousallons montrer que lesécrivains français ont en propre unegamme trèsriche de procédéspour répondreàtous lesbesoins, pour former des néologismes qui semblent utilesàleurslecteurs.

Les néologismes créés ou inventés par les auteurs français

 Les incontournables mots créés par Rabelais

Du génie dans ledomaine du néologisme Rabelais, nous avons surtout retenu les nomsde deux géants, GargantuaetPantagruel, titres de ses deuxprincipaux ouvrages parus en1532, ce que lon saitmoins, cest quàtravers sesécrits lhumanistede la Renaissance a considérablement enrichi le lexique de lalangue française, et a puisédans tous les domaines pourembellir son vocabulaire, véritable océan oùse sont déverséslesCourants du passéet doùdérivent ceux de lavenir. Plusieurs centaines de mots ontétécréés ouéprouvéspour la première fois dans sesœuvres, àtel pointde parler de«la langue de Rabelais». Aujourdhui, nousutilisons un grand nombre de ses purs néologismes rabelaisiens telsque:

Horaire, génie, patriotique, quintessence,ou encore frugale etautomate, sans oublier ses expressions et ses jeux de motslittéraires comme : lanagramme, la contrepèterie, etlecalligramme. Rabelaisestime que le français est une langue plurielle, officialisa lusage de nombreux mots dorigine latine, grecque, italienne, arabeou hébraïque.

Automate. Adj. Qui semble se mouvoir de soi-même, en obéissantàun mécanisme caché. Étym. (1534) Dulatinautomatus» qui se meut soi- même» etautomatumpourle nom, du grec ancienautómatos.

«baftiffoient plusieurs petits enginsautomates: cestàdire foymouvanseux-mesmes» (Rabelais, Gargant. I, page24.)

Athlétique. Adj. Qui est propreàlathlète.

Étym. (1534) Du latinathleticus.

«Retournonsànostre bonGargantua, qui estàParis bien estantàlestudede bonnes lettres et exercitationsathlétiques» (Rabelais, Gargantua, I, 27dans Dict. hist. Ac.)

Agélaste. N.C. En langage littéraire, personne qui ne sait pas rire, qui ne rit jamais. Étym. Néologisme créépar François Rabelais, du grec ancienagélastos.

«Lors de son passage dans lespace cosmique, lâmedu véritableagelastene saura pénétrer en paradis.» (Colette Quesnel, Mourirde riredaprèset avec Rabelais, page62.)

Pantagruélisme. Subst. masc. Philosophie, épicurisme de Pantagruel. Étym. (XVIesiècle) Néologisme créépar Rabelais dérivédu motPantagruelhérosrabelaisien aimantàjouir de la vie») avec le suffixe-isme.

«Pantagruelisme, vous entendez que cest certaine gayetédesprit conficte en mespris des choses fortuites». (Rabelais, IV, Prologuede lauteur)

Quintessence. N.F. Terme dalchimie. Toutesubstance jouant un rôle important dans la transmutation des métaux. Rabelais aétéle premieràlutiliser avec lenouveau sens de«ce quil y a de meilleurdans une idéeou dans un objetDansPantagruel, ilse qualifie lui-même dabstracteur de quintessence. Étym. (1534) Bas-lat. quintaessentia, dequinta, cinquième, etessentia, essence, parceque, selon les anciens, il y avait quatreéléments contenusdans leurs sphères respectives, laterre, leau, lair et lefeu ; et, au-dessusde lasphèredu feu, unesubstance plus pure et plus subtile encore qui navaitpas de nom propre, et quon appelait la quinteessence(5esubstance).

«ce quil y a demeilleur, proprement partie la plus subtile dune substance. « (Rabelais, Pantagruel, éd. V. L. Saulnier, p. de titre).

La listedes néologismes inventéspar Rabelais serait incomplète sans les adjectifsgargantuesqueset pantagruéliques,dérivésdes noms des deux géants. Pouren comprendre le sens, rappelons que Gargantua, au nom forméàpartir de la racine onomatopéiquegarg- (gorge), estdotédun prodigieux appétit, tandis que Pantagruel est remarquablepar sa capacitédingestion des boissons.

Les créations verbales et les mots rares du lexicographe Voltaire

Homme de lettres, poète, philosophe, etécrivain français François-Marie Arouet dit Voltairesest passionnépas seulement pour les questions de style, naturelles pour un créateur, mais aussi pour tout ce quiconcerne la langue. Il est lauteur dun grandnombre de néologismes, rapportésgénéralement par les dictionnaires. Le princedes Lumières a restauréles mots anciens, et fut, lechef des archaïsants. Louis-Sébastien Mercier, en1801, en arelevéun peu plus de deux cents dans sesœuvreset sa correspondance.

Mercier a soulignéque les autres vraisnéologismes de Voltaire sont souvent des curiositéslinguistiques, comme dépersécuter, déprépucé, déséborgner, historiographer,histrionique,etc. Cependant, sils nont pasétéconservés, ils témoignent de lingéniositélangagièrede Voltaire, de la création verbale qui auraient puêtreconsacrées par la langue. Jusquàsa vieillesse, précisémentàlépoque des«Questions sur lEncyclopédie», Voltaire napas cessédinventer des nouveaux mots. Il a parfoisréutilisécertains de ses néologismes, commeterraqué(qui remonteà1747), notamment uneimpasse(il a voulu limposerdèsledébutdesannées1660), et même uneincoque(quil a crééeen1768)

Anecdotier. N.M. Celui qui a lhabitude derecueillir et de raconter des anecdotes (parfois imaginaires). Étym. Néologismeforgéen(1736) par Voltaire, forméàpartir dumotanecdoteaveclesuffixe-ier.

«Il y a dansParis desanecdotiersqui vous mettront au fait.» (Voltaire, Correspondance, La Pléiade, page742.)

Calomniographe. S.M. Celui quiécritdes calomnies. Étym. Néologisme dérivédu motcalomnieavec lesuffixe-graphie. Voltaire a employéce mot dans le stylefamilier:

«Voilà, dit-il, létat des choses, quantaux typographes; àlégard descalomniographes, jen ris; il ya cinquante ans que jy suis accoutumé.» (Voltaire, t. 81, page420.)

Fatuisme. S.M. Esprit, caractèredu fat. Fatuisme, fatuité, termes employésquelquefois par les aliénistespour désigner la démence. Étym. (1773) Néologismes crééparVoltaire, dérivédu motfatuitéavec le suffixe-isme, parsubstitution de suffixe.

«Le vieillard de Ferney pense que lidiotisme est létat dun idiot, comme le pédantismeest létat dun pédant. Le vieillard napas leFatuismede croire avoir raison.» (Voltaire, Œuvres)

Histrionique. Adj. Qui concerne les historiens, les comédiens. Étym. (1764) Dérivédu mothistorion, signifiant mauvais acteur, personne ne se donnanten spectacle ; latin«histrio», acteur ; prenant le suffixe-ique.

«Jecrois que laréopagehistrioniquenest pas riche encomédies ; tous les jeunes gens qui ont la rage desvers font des tragédies dèsquils sortent du collège.» (Voltaire, Lettre Thiriot,28avr.1769)

Insecouable. Adj. HasardéparVoltaire. Impossibleàsecouer. Étym.Dérivédu motsecoueravec laccumulation dun préfixe et dun suffixe«- inet-able

« Enfin il vint un Grégoire1x, ennemie des empereurs et des rois, qui rendit le mariagein jouginsecouable.» (Voltaire, Œuvres t. 17, 1, page70.)MirifiqueAdj.        Qui         est           admirable, merveilleux, qui frôle la perfection. Étym. (1763)Vient des mots latin smirus«merveilleux» etfacere«faire», qui ont donnéladjectif latinmirificusqui

Fait que lon«sémerveille».

«Jai lules remontrances ; vraiment leparlement dAngleterre ne parlait pas autrementàCharles1er ; cela estmirifique.» (Voltaire,Lett.dArgental, 13juillet.)

Pamphlétier. N.M. Terme de mépris. Faiseur de mauvais pamphlets. Étym. Néologisme dérivédu motpamphletavec le suffixe-ier.

«Cequi me fâche, cest que le nom de Mmedu Châtelet soit indignement livréàla malignitédunpamphlétiercomme Desfontaines» (Voltaire, dansLAVEAUX.)

Velcherie. S.F. Actede Velche, ignorance, barbarie. Ces deux termes ontétéemployésironiquement   par   Voltaire. Étym.(1775) Mot composédevelche, welcheen«gaulois» et le suffixe-erie.

«Cetteépouvantable etabsurdevelcheriesera démontrée[procèsdu chevalier de La Barre]» (Voltaire, Lett. Au roi de Pr. 4févr.)

Edmond et Jules de Goncourt et les créations langagières

Les«génies autoproclamés» qui ont réussi lexploit décrireàquatre mains(exercice toujours périlleux), romans, pièces de théâtre, livres historiques, ainsiquune partie de leur fameuxJournalqui les afait passeràla postériténe sont que Jules etEdmond Goncourt!

Dans une incroyable complicitégémellaire, les frères Goncourtnhésitent pasàcombiner les Néologismes dans lécriturepour mieux refléter la réalité: ce sont des«anecdotiers», passionnésde«Jolités», et leur entente les incite jusquàsedésigner par le nom de«JuledmondIls restent des inventeurset des créateurs exceptionnels de vocables nouveaux.Les rédacteursdu«Journal», ont, dans une large mesure, contribuéàlatransformation de la langue française pendant les dernières années duXIXesiècle par limpulsion quils ont impriméeàlinnovation lexicale et qui rappelle, toutes proportions gardées, lenrichissement de la langue que préconisa jadis Joachim Du Bellay. Reconnaissonsàses forgeurs de néologismes davoir introduit nombrede mots dans lusage, le lecteur sera surpris deconstater que dans notre répertoire des mots aussi courants que«geignard», «capitulard», «rondouillard», «découchage», «congestionnement», «trapéziste», «informulé», « réécriture», etmême«américanisation». Le lecteur est certainement saouléde néologismes, dinventions verbales, de tarabiscotements de style, de substantifs improbables, dépithètes insolites ; une somme de maniérisme qui dépasse la permissiondêtre précieux. Les Goncourt ont créédes néologismesàpartir dune base simple, nom, verbe ou adjectif existantsauxquelles ils ne prirent que la peine daccoler dessuffixes et des préfixes fort communs exprimant laction ouson résultat. Des créations ingénieuses qui valent leur pesant decréativité.

De touteévidence dans le«Journal», laînédesfrères Goncourt na pas voulu limiter sa prose : lesnéologismes sont courants, les adjectifs omniprésents et lépithète seretrouve régulièrement substantivée. Il fournissait une longue liste de locutionsentrées dans lusage contemporain et considérées comme«dabominablesnéologismes en lannée1750

Académisation. Subst. F. Néologisme Familier[En parlant dun candidat] ÉlectionàlAcadémie (française). Étym. (1896), sup. Dérivédu radicale du motacadémie(ausens deAcadémie française»), avec le suffixe composé-ation, sans doute sur le modèle dacadémisable.

«Il avait vudans la journéeZola, quiétait venu sans doute pouravoir des renseignements sur sonacadémisation.” (E. et J. deGoncourt, Journal, page954.)

Agrifage. Subst. M. [Corresp. Asagricher] Empoignade. Étym. (1893), supra. Un motdérivéduagricherqui contient le suffixe-age.

«Chez Léon Daudet, lebouillonnement fiévreux de la copie, de la conversation, de lablague, de la charge, de lagrichageçame faitpeur par moments pour lavenir de sa cervelle.» (E. et J. de Goncourt, Journal, page440.)

Intermittemment. Adv, littér. Dune manière intermittente. Synon. Épisodiquement, irrégulièrement, périodiquement. Étym. (1894), un adverbe dérivédu motintermittent, avec le suffixe

emment.

«La marche de Thaulow amène Raffaelliàpeindre cesgens du pôle, si peu assimilablesànotre race quhabitant même notre pays, on ne les voit quintermittemment, comme de grand soi se aux de mer, quuntrop fort coup daile rapproche par hasard de vous» (E. et J. de Goncourt, Journal,page553.) Accumulus.           Subst.     M. Accumulationdésordonnée. Étym. (1871)Hapax dérivédu motaccumuler, avec le suffixe-is.

«Àpresque tous les détoursde ces rues faubouriennes, on tombe dans un campement depantalons rouges, au pied de petits arbres, écorchésde balleset portant dans leur branchage le pittoresqueaccumulisde leurssacs et de leurs gibernes.» (E. et J. de Goncourt, Journal, page820.)

Insenséisme. Subst. M. Caractère insenséde quelquechose. Étym. (1879).Un dérivéforméàpartir dumotinsensé, avec le suffixe-isme.

«Au sujet dunefaïence de Henri II, (...) [il auraitétéamusant de] démontrerle peu de perfection de la matière, la tristesse dudécor, linsenséismedes prix.» (E. et J. de Goncourt, Journal, page23.)

Enversailler. Verbe trans. Rendresemblableàlanoblesse, àla grandeur du palais de Versailles. Étym. (1865) La base est unadj. qualificatif : le verbe ou lepart. passéen emploi adj. composéavec-enexprimelacquisition dune qualité, dune vertu. Faire devenir+adj.

«Une de ces grandeurs mortes, tristesàfairepleurer, et qui vousen versaillentlâme” (E. etJ.de Goncourt, Journal, page208.)

Perruquifier. Verbe trans., hapax. Donner lair vieilli, démodéde celui qui porte perruque. Étym. (1858) dérivédu motperruqueavec le suffixe-fier.

«Saint-Victor arrive, hérissé, ébouriffé, non peigné, non lustré, en déshabilléde tout lêtre, charmant garçon, beau commeunéphèbe de la Renaissance dans tout son rayonnant désordre, non fait pour lhabillement moderne, qui le grossit etleperruquifie» (E. et J. de Goncourt, Journal, page490).

Les néologismes d’Arthur Rimbaud : uneAutre façon de produire du sens

Un des auteurs clésde la littérature française, Arthur Rimbaud, un poète moderne hors pair. En dépit desa courte biographie littéraire, il est toujours lun desgénies de la France mais aussi de la littérature universelle. Le grand créateur de néologismes a fait irruption sur lascène poétique française, un renouvellement esthétique profond auquel il participelargement. Pour celui qui sest«reconnu poète», il ya làun enjeu fondamental : inventer des formes, cestinventer une vision du monde, proposer, en même temps quune«langue», une nouvelle façon dappréhender les choses. PourBernard TEYSSEDRE« lire Rimbaud, cela débute par une affaire devocabulaire. Il faut se munir des dictionnaires de son temps: le Bescherelle, le Littré, le Larousse, le Dictionnaireérotique modernede DELVARE(1864) et le Dictionnaire historique, étymologique et anecdotiquede largot parisien de LOREDAN LARCHEY(1872).»(Teyssedre, 2011, pp.776)

Lenfant rebelle de Charleville-Mézières ainventédans sa poésie dune extrême richesse de néologismes, en1871dans son poème«Le cœur volé» les lexiesles plus célèbres: Abracadabrantesque et Pioupiesques, deux néologismes fantaisistes forméspar ladjonction du suffixe«-esque» àdeux termes familiers:

Abracadabrantesque. Adj. Complètement incroyable. Étym. Néologisme forgépar Arthur Rimbaud(1854-1991), àpartir dabracadabrant,

En son poèmeLeCœurvolé. Il fut repris par Jacques Chirac en septembre2000, et est parfois utilisédepuis comme variante plaisante et renforcéedabracadabrant.

Pioupiesques. Adj. Simple soldat, généralement dans linfanterie. Étym. Néologisme créépar Rimbaud en(1871), àpartirdepioupiou(argot militaire signifiant« jeune soldat, bleu, troufion»), dansson poème Le Cœur volé.

«Ôflotsabracadabrantesques, Prenezmon cœur, quil soit sauvé! Ithyphalliques etpioupiesques, […].»

(Rimbaud, Poésies, Le Cœur volé,1895, page104)

Des vers commeceux duBateau ivre, deVoyelles, deRobinsonner, ouLesAssis, comptent parmi les plus connus de la poésie française. Arthur Rimbaud sest amuséàinventer des néologismes, avecun sens propreàlui, mais qui se devine facilement, avec de lobservation et de la curiosité:

BleuïtésN.F.   État   de   ce   qui   estbleu. Étym. (1920) Dérivédebleuavec le suffixeité.

«, teignant toutàcouplesbleuités, délires Et rythmes lents sous les rutilements dujour[…] (Rimbaud, leBateau ivre, page129.)

Nacreux, -EUSE. Adj. Qui a unéclat semblableàcelui de la nacre. Étym. (1871) Dérivédenacre(subst. fém.), avec lesuffixeeux-euse.

«Glaciers, soleils dargent, flotsnacreux, cieux de braises! Échouages hideux au fond des golfesbruns[…]» (Rimbaud, Le bateau ivre, page130.)

Bombiner. Verbe intrans. Tournoyeren bourdonnant. Étym. (1871) supra exemple Calquésur le lat. bombinare, var. de bombilare (v. bombiler)«bourdonner».

A, noir corsetvelu des moucheséclatantes Quibombinentautour des puanteurs cruelles.

(Rimbaud, Poésies, Voyelles, page110.)

Robinsonner. Verbe intrans. Unepersonne vivant seule dans la nature, àlécart dumonde, Vagabonder. Étym. (1845-1846) Première attestation au sens de«robinson, large parapluie».

Nuit de juin ! Dix-sept ans ! - Onse laisse griser[…]

Le cœur fourobinsonneàtravers lesromans,

Lorsque, dans la clartédun pâle réverbère

[…]

(Rimbaud, Poésie, Roman, page72.)

Percaliser. Verbe trans. Rendre semblableàde lapercale, àune toile de coton fin. Étym. (1835, 1878) Néologisme dArthur Rimbaud dansLes Assis. Dérivédu motpercaleavec le suffixeiser.

Ces vieillardsont toujours fait tresse avec leurs sièges,

Sentant les soleilsvifspercaliserleur peau

[…]

(Rimbaud, Poésies, Les Assis,1871, page83).

Boulu, UE. Adj. Qui est de forme arrondie. Étym. (1865) (J. Barbey dAurevilly, Un Prêtre marié, I, page70dans Rheims : cheveux boulus). Dérivédebouleavecle suffixe-u.

«Noirs de loupes, grêlés, les yeuxcerclésde

Bagues Vertes, leurs doigtsbouluscrispésàleursfémurs[…]» (Rimbaud, Poésies, Les Assis, page83.)

Néologismes Proustiens : l’inventaire

Malgréle riche contenu de la langue française, Proustinventera sans hésiter de nouveaux mots pour en faire unsupport graphique des objets, dun paysage, le caractère dun personnage et peut- être, aisément, pour son plaisir personnel. En plus de sesœuvres, il aégalement investi danslespace linguistique.

Àlexception de Proust, aucun autreauteur na fait lobjet de tant de néologismes, mots-valises, suffixations. Proustonomicsnest quun exemple récentde création au nom de Marcel Proust, une pratique apparueau lycéede Condorcet.

Une liste de dérivésProustiens accompagnésde leurs définitions: Proustification(Processus par lequel Proust est devenuun mythe littéraire.), Proustolâtrie(Ladoration de Proust, desa personne, desesreliques.), Proustophobie(La peur de lire Proust. Ladétestation de Proust),

Proustonomics(Néologisme forgésur le modèledes Abenomics (pourévoquer la politiqueéconomique de ShinzōAbedepuis2012). Cette suffixation en-nomicsoumicsest devenuetrèspopulaire et peut indiquer léconomie de nimportequelle discipline. Proustonomiste(Stéphane Guichard a forgéce néologismesous le nom de

Proustonomics, et rebaptiséspontanément Proust avecéconomiste, désignant ainsi unéconomiste expert de Marcel Proust, ouun proustien féru déconomie.), Proustosceptique(Cette innovation est proposéepar Jean de Kerjou et désigne«ceux qui doutent quela Recherche soit racontéepar un Narrateur!»)

Nous proposons uneliste de mots inventés, des néologismes et hapax relevésduneœuvre majeure de lhistoire de la littérature, Ducôtéde chez Swann, première pierre du magistralédifice littérairequi estÀla Recherche du temps perdu, chef-dœuvre inégalédu20esiècle.

Aérolithique. Adj. Relatif aux aérolithes, de la nature dun aérolithe. Étym. (1922) Dérivédumotaérolitheavec le suffixe-ique.

«Lattelage dusommeil, semblableàcelui du Soleil, va dun passiégal, dans une atmosphère oùne peut plus larrêter aucune résistance, quil faut quelque petit caillouaérolithiqueétrangerànous (dardéde lazur par quel inconnu?) pour atteindre le sommeil régulier…» (Proust, Àla recherche dutemps perdu, page370.)

Busquage. N.M. Orientation courbe. Étym. (1922) XVIesiècle. Néologisme dérivédebuscavec le suffixe-age.

«De sorte quil y avait telle femme quon avait connue bornéeet sèche, chez laquelle unélargissementdes joues devenues méconnaissables, unbusquageimprévisible du nez, causaientla même surprise[…]» (Proust, Àla recherche du temps perdu, page503.)

Emmitouflement. N.M. Enveloppementconfortable dans des vêtementschauds. Étym. (1922) Dérivédemmitoufle, synonyme inusitédemitaine, àbase du suffixeemet du préfixe-ement.»[...]la Patronne devenue visiteuse danslemmitouflementde son manteaufourréde grèbe, aussi du venteux que les blanches fourruresqui tapissaient ce salon[...]» (Proust, Àla recherche du tempsperdu, page591.)

Ferrailleux. Adj. Qui fait un bruit demorceaux de fer entrechoqués. Étym. (1849) Néologisme dérivéde ferrailleravec le suffixe masculin-eux.

«Le bruit se rapprocha, je me dirigeaiàtout hasard dans sa direction, sibien que le mot«bonsoir» fut susurréàmon oreillepar M. de Bréauté, non comme le sonferrailleuxetébréchédun couteau quon repasse pour laiguiser, […]» (Proust, Àla recherche du temps perdu, page54.)

Inassouvissable. Adj. Qui ne peutêtre assouvi. Synon. Inapaisable, insatiable. Étym. (1845) Néologisme dérivédeassouvoir, avec le préfixe-inetle suffixe-able.

«Ils sont(...) épris (...) dun homme quine serait pas inverti et qui par conséquent ne peutsaimer ; de sorte que leur désir seraitàjamaisinassouvissablesi largent ne leur livrait de vrais hommes» (Proust, Sodome et Gomorrhe, page615.)Jusquauboutiste. Adj. subst. (Celui, celle)

Qui est partisan dune action, en particuliermilitaire, menéejusquau bout, jusquàsa conclusion extrême. Étym. (1917) Néologisme composéde la préposition jusqu(e), deau, v. à, et du substantifbout; suffixe-iste.

«M. Bontempsne ne voulait pas entendre parler de paix avant quelAllemagne eûtétéréduite au même morcellement quauMoyenÂge(…). En un mot, ilétait ce que Brichotappelait un«jusquauboutiste» (Proust, Temps retrouvé, page728.)

Louisphilippement. Adv. Avec les traits caractéristiques de la mesquinerie bourgeoise de lépoque de Louis-Philippe et des partisans de sa politique. Étym. (1893) Néologisme dérivédeLouis-Philippe, roi de France(1830-1848) ; avec le suffixe-ement.

«[...]unissant, sous lamonarchie de Juillet, le duc de Guermantes et le ducde Fezensac aux deux ravissantes filles dun illustre navigateur, elle donnait ainsi aux deux duchesses le piquant imprévu dune grâce exotiquement bourgeoise, louis philippementindienne.» (Proust, Le Côtéde Guermantes, page540.)

Napoléonide. Subst. Celui, celle qui estmembre de la famille de Napoléon Ierou qui endescend. Étym. (1840) De Napoléon Ier, et le suffixe-ide.

«[…]Place, nommée, comme par une ironie anticipéeàlégard de cenapoléonide[un officier digne, impérial], Placede la République!» (Proust, Le Côtéde Guermantes, page74).

Des néologismes dans «l’Écume des jours» de Boris Vian

Dèsses premièresœuvres et chefs-dœuvre, le langage deBoris Vian aétéun puissant moteur dinvention, cequil aétéformédans une bonneécole ! Chezles Vian, on est en effet des fidèles partisans desjeux de motsLa langue a rapidement occupéune positioncruciale, jusquàdevenir un monde indépendant, un«langage univers» selon lexpression de Jacques Bens. Sil est heureuxde pratiquer des néologismes, il réhabiliteégalement des mots obsolètesou dénuésperdus leur sens. Un véritable alchimiste du verbe, il sapproprie la langue, pour en faire son proprelangage. Des mots inventés, transformés, rétrécis ouétirés(mots- valises), dautres sappuient sur un jargon technique, dépassés, argotiquesou même rabelaisiens, restent difficilesàidentifier, sauf quilsentrentàlunivers«Vianesque».

Lécrivain recourtàdifférentstypes de néologismes dans le but denrichir son texteen créant un vocableàmême de traduire sa penséedu moment, ce qui donneàlécrit un traitsingulier. Il use de la dérivation affixale, des mots-valises, des mots composés, de la néosémie, des jeux graphiques, phoniques, sémantiques, et des discordances. Rebelle des mots, il enfreint leslois de la grammaire et ses règles traditionnelles. Sa méthodeconsiste de créer des lexies totalement différentes de celui auquelsattend le lecteur. Àla lecture du chef-dœuvreLécume des jourson retrouve lunivers propreet uniqueàVian.

Bidistiller. Verbe. Distiller deux fois desuite pour garantir labsence dimpuretés. Étym. Néologisme préfixéparbiqui représente le dualisme et du participe passédistiller.

«Quel parfum avez-vous ? dit-il. Chloéseparfumeàlessence dorchidéebidistillée.» (Boris Vian, Lécume des jours, page95.)

Biglemoi. Mot valise. Collage etsubstantivation de«biglemoi!», sur bigler : loucher, regarder aveccuriositéou envie, le néologisme remplace le«joue contre joue» par«regard de désirDans le romanlécume desjours, cest la danse qui a permisàColinet Chloéde se rencontrer et de tomber amoureux.

«Et, pendant que jy suis, savez-vous comment on danselebiglemoi?» (Vian, Lécume des jours, page54.)

Blocnoter. Verbe. Cahier de feuilles accrochées dun côtéetfacileàdétacher qui sertànoter des pensées, desréflexions, etc. Étym. Àla base du substantif bloc-noteslauteur invente le verbeblocnotercomposédebloc(defeuilles de papier) etnoteavec ladjonction du préfixeer.

«Mission spécial. Blocnotez» (Vian, Lécume des jours, page152).

Brouzillon. Néologisme-onomatopéeévoquant un insecte volant insolite. Le mot de création viennoise rappelleàlauteur lebruit provoquépar le vol de quelque petite bête (imitationet déformation ; matrice morphosémantique).

« […] en suivant des yeux le voldun

brouzillon» (Vian, Lécume des jours, page54.)

Cépédéiste. Substantif dérivéde labréviation CPDE : Compagnie Parisienne deDistribution dElectricité.Étym.1947, un nom basésur labréviation une semi-créations par fabrication dun mot surune base connue, mais non grammaticale.

« […] àpousser des voletset rendre honteux un réverbère allumépour raison dinconsciencede la part dunCépédéiste.» (Vian, Lécume desjours, page376.)

Députodrome. Néologisme faisant référenceàun lieuoùlon peut voir les députésse livreràune compétition. Étym.1947, un mot valise comique et satiriqueconstruit sur la base nominale« député» àlaquelle ona ajoutéle suffixedrome, donnant lidéedunecourse.

«Pas audéputodrome, elle naimera pasça. Pas aux courses de veaux, elle aura peur.» (Vian, Lécume des jours, page377.)

Doctoriser. Verbe. Vian donne naissancedune manière ludique au substantif masculinDocteuren luiajoutant une particule verbale quest la terminaisoniserquidonne le verbe«doctoriserDoctoriser est une demi-création inventéeàla base de docteur. Le lecteur est amenéàpenser que lécrivain ne fait pas confiance aux médecins.

«Le docteur porta le verreàson nez, flaira, salluma, huma et goûta, puis but, et se tintle ventreàdeux mains en lâchant sa trousseàdoctoriser.» (Vian, Lécume des jours, page89.)

Doublezons. M. Unitémonétaire fictive utiliséedans le monde deLÉcume desjoursde Boris Vian. Étym. Mot-valise composéde: double+ pèzesforméspar ladjonction du suffixe-onàvaleur emphatique.

«Écoute, Chick, jai cent milledoublezons, jeten donnerai le quart et tu pourras vivre tranquillement.» (Vian, Lécume des jours, page46.)

Pianocktail. Néologismecréépar Vian et inspirépar lorgueàbouchede Huysmans (dansArebours1884) est un piano qui produitàla fois de la musique de jazz et des mélangesalcoolisés. Il unit ainsi, par une fausse synesthésie artistique, deuxplaisirs sensuels, livresse de lalcool et celle dela musique. Étym.Mot-valise composépartélescopage de deuxmotsétrangers;pianoest labréviation dorigine italiennePiano-forteet de langlicisme américaincocktail. Cette fantaisielinguistique représente une machine qui permet de fournir la musiqueet les boissons en même temps. Le principeétant quepour chaque mélodie jouée, le musicien aura un cocktail quirappellera les impressions ressenties lors de lécoute du morceau. “Prendras-tu un apéritif ? Demanda Collin.

Monpianocktailest achevé… « (Vian, Lécume des jours, page32.)

Sacristoche. Néologisme argotique, sursacristieavec suffixe dépréciatif-oche(cf. Pétoche, Alboche/Boche, etc.)

«Le religieux sortit de lasacristoche, suivi dunBedon et dun Chiches.» (Vian, Lécume des jours, page105.)

Zonzonner. Verbe. Dérivéde lonomatopée

«Zonzon», bruit dinsectes volants. Boris Vianétait passionnéde jazz, aussi le jazz est omniprésent tout le long du roman. Il y a de nombreuses références aux musiciens et compositionsde jazz.

Il swingue jusque dans les mots oùlauteur samuseàrajouter plusieurs« Z» de jazz (ex. : Doublezons (la monnaie), zonzonner…).

«Quelques bestioleszonzonnaientdans le soleil, se rendantàdes tâches incertaines, et dont certaines consistaienten une rapide giration sur place.» (Vian, Lécume desjours, page142.)

Conclusion

Grammaticaux, archaïques, scientifiques, classiques, étrangers, oupurement factices, les néologismes littéraires relevésdans le corpus détude sont utilesàétudier, àconstater, parce quilsrenferment lavenir de la langue française. Ces lexies bénéficientde la même tolérance sils accèdent pour la premièrefoisàla dignitélittéraire par le truchement de cesécrivains. Posés, ces néologismes gardent tout leur mystère ; nulécrivain ne peut jurer que le mot La langue deBoris Vian remplit ce monde charmant et repoussant de saveursdouces-amères. Le charme de lœuvre réside dans lelyrisme déployéàla fois comique et tragique. Les jeuxde mots, calembours, la mauvaise logique, le double sens, sontdes procédéscouramment utiliséspar lécrivain. Quil penseavoir crééun jour, na pasétédit avantlui par une bouche humaine. Ainsi, les lecteurs auront lapossibilitéde relever dautresécarts décriture dans quelquesnéologismes que nous avons proposésàlanalyse. Ensouhaitantquainsi détachésde leur contexte le plus obscur aitreçuquelque jour de notre commentaire. Pour conclure, nous craignonsdavoiràcomparaître devant cesécrivains en ayant laissééchapper un seul des vocables nésde leur créativité, «frappésau coin, jetésdans la matrice des mots immortels».

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Faïza Benabid / Brahim Kethiri, «Des néologismes littéraires forgés aux dimensions d’une pensée française affranchie»

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Papier : pp 231-240,
Date Publication Sur Papier : 2024-01-24,
Date Pulication Electronique : 2024-01-24,
mis a jour le : 24/01/2024,
URL : https://revues.univ-setif2.dz:443/revue/index.php?id=9762.